1.3.5 Sherlock Holmes : Collection "Bdétectives"

 

 

Titre : Sherlock Holmes - T1 - La sangsue rouge


Scénariste : André-Paul Duchâteau
Dessinateur : Guy Clair


Édition :  Bdétectives - Claude Lefrancq n°4 (1990)


Résumé :

A Baker Street, une nuit, un mystérieux fiacre rouge dépose, à la porte de Holmes et Watson, un moribond à demi exsangue. Son corps est recouvert de répugnantes sangsues rouges...

Voici le début d'une aventure étrange, une nouvelle source d'enquêtes... et d'ennuis pour notre célèbre détective.

Sherlock Holmes va retrouver son éternel ennemi, le professeur Moriarty, qui, depuis sa mort supposée, a trouvé le moyen – apparemment – de se rendre invisible en se jouant des problèmes de "chambres closes" !..

 

Critique :

À Baker Street, une nuit, un mystérieux fiacre rouge dépose, à la porte de Holmes et Watson, un moribond à demi exsangue.

 

Son corps est recouvert de répugnantes sangsues rouges... Berk, que c'est dégouttant !

 

Je n'avais pas aimé les dessins à l'époque (95) et je ne les aime toujours pas... Watson est assez "enveloppé", madame Hudson est obèse et Holmes a des épaules de débardeur-bûcheron-déménageur.

 

L'histoire se passe bien évidemment à Londres, en hiver. L'enquête est sombre et elle va nous mener sur les traces du très dangereux et exécrable Moriarty, ennemi juré de Holmes, un savant toujours prêt aux pires expérimentations, qu'elles soient humaines ou autres.

 

Non, il n'est pas mort, selon Holmes et comme lui, il a échappé aux terribles chutes de Reichenbach. Et le professeur Moriarty, depuis sa mort supposée, a trouvé le moyen – apparemment – de se rendre invisible en se jouant des problèmes de "chambres closes" !...

 

Scénariste en manque d'inspiration, sans doute.

 

Nous passerons des beaux paysages urbains, enneigés, aux rives glauques et embrumées de la Tamise, de clubs sélects en tripots de bas étage, de gens "de la haute" aux filles perdues des bordels sournois et enfumés.

 

Sherlock passe de l'un à l'autre sans s'émouvoir, hautain, suivi d'un Watson plus réceptif, attentionné.

 

Ceux ou celles qui, comme moi, ont lu les albums de "Ric Hochet" dont le scénariste est le même qu'ici (A-P Duchâteau) savent qu’avec lui au scénario, c'est parfois rocambolesque. À la limite du fantastique et surnaturel.

 

Bref, si vous la trouvez en occase, achetez-là, sinon, vous n'en mourrez pas si vous ne la possédez pas.

 

Par contre, si vous aimez le surnaturel et les choses pas toujours "nettes", la bédé est pour vous.

 

J'ai tout de même passé de bons moments avec elle et je viens de la relire.

 

 

 

Titre : Sherlock Holmes - T2 - Le Chien des Baskerville


Scénariste : André-Paul Duchâteau
Dessinateur : Stibane


Édition :  Bdétectives - Claude Lefrancq n°16 (1992)


Résumé :

Londres, 1889. Sherlock Holmes reçoit la visite du docteur Mortimer, qui arrive tout droit de la campagne du Devonshire, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Il était l’ami et le médecin de Sir Charles Baskerville.

 

Mais ce dernier est mort dans d’étranges circonstances. Il a eu une crise cardiaque alors qu’il se promenait le soir au fond de sa propriété, aux abords de la lande.

 

Un lieu qu’il évitait pourtant depuis un certain temps, hanté par la peur d’une malédiction familiale. Selon la légende, au XVIIIe siècle un ancêtre des Baskerville, réputé pour sa cruauté, serait mort égorgé par un énorme chien sorti tout droit des enfers. Depuis, ce chien aurait été le tourment de la famille.

 

Sherlock Holmes, retenu par des affaires urgentes dans la capitale, demande à Sir Henry d’accepter que le docteur Watson l’accompagne dans le Devonshire.

 

Il a pour consigne de ne le quitter sous aucun prétexte tant que l’affaire ne sera pas élucidée. Holmes confie à Watson ses inquiétudes et lui demande de faire attention car la mission pourrait s’avérer fort dangereuse.

 

Critique :

Adaptation du roman éponyme du roman de SACD.

 

C'était une gageure que de faire tenir en 44 planches un roman aux péripéties multiples de plusieurs centaines de pages.

 

Du coup, le procédé de la narration par un personnage permet de gagner de la place par rapport à une action qui, détaillée, ferait exploser la pagination traditionnelle. Duchâteau réussit à peu près son coup.

 

Comme il est nécessaire de condenser parfois un roman en une cinquantaine de pages bd, je lui pardonne aisément.

 

Hormis le fait que je critiquerai le trait de Stibane, me demandant s’il a déjà vu un cheval de près et un grand chien aussi...

 

Watson est un peu trop replet, madame Hudson aussi, et Holmes est affublé de tous ses anachronismes vestimentaires (bon, on est à la campagne, je peux comprendre), sans oublier la phrase "élémentaire".

 

Pour le reste, la bédé est bonne et un collectionneur se doit de l’avoir. Duchâteau réussit mieux quand le scénario est écrit par un autre, en l'occurrence, SACD lui-même, cela lui évite de tomber dans tous ses travers habituels.

 

 

 

Titre : Sherlock Holmes, T3 : La béquille d'aluminium


Scénariste : André-Paul Duchâteau
Dessinateur : Guy Clair


Édition :  Bdétectives - Claude Lefrancq n°24 (1993)


Résumé :

Sherlock Holmes et son fidèle Watson sont appelés en Transylvanie par le comte Pokol, un des descendants du fameux comte Vlad Dracul, rendu célèbre par le roman de l’écrivain anglais Bram Stocker.

 

Certes, le comte Pokol ne croit pas aux vampires, mais les vampires, eux, croient à Pokol et en profitent pour terroriser le manoir et ses habitants.

 

Mais s’agit-il de vampires ? Holmes n’en est pas convaincu, d’autant que le cocher du comte, l’énigmatique Orga, est troublant.

Le lendemain, après une nuit mouvementée, une explosion retentit dans le bureau de Pokol. Arrivés sur place, ils constatent que Pokol est tué. Un nain, auparavant recueilli et affecté aux cuisines, ne cesse de surveiller nos amis et le personnel employé.

 

Lui et Orga, le cocher, abattent l'homme de confiance et s'enfuient en calèche dans la neige. L'arme ? Une béquille en aluminium; en réalité un fusil transformé...

Pourquoi a-t-on tué le comte et son homme de confiance ? Qui a commandité ces crimes ?

 

Sherlock et Watson se mettent en chasse. Une chasse qui va les mener à Saint-Pétersbourg où ils rencontreront le moine fou Raspoutine; un être qui – déjà – les déteste...

Critique :

Sherlock Holmes et son fidèle Watson sont appelés en Transylvanie par le comte Pokol, un des descendants du fameux comte Vlad Dracul, rendu célèbre par le roman de l’écrivain anglais Bram Stocker.

 

Voici nos amis dans la neige et les forêts profondes, les loups en supplément !

 

Le comte Pokol à beau ne pas croire aux vampires, il se passe de drôle de chose dans son manoir... et le cocher du comte, l’énigmatique Orga, est troublant, surtout lorsqu'il trace des cercles dans la neige pour éloigner les loups.

 

Paf, le lendemain, après une nuit mouvementée, une explosion retentit dans le bureau de Pokol. Arrivés sur place, ils constatent que Pokol est tué. Un nain,et ce n'est pas joyeux, quoique, ne cesse de danser dans la pièce. Intriguant.

 

Plus tard, lui et Orga, le cocher aussi aimable qu'une porte de prison, abattront l'homme de confiance et s'enfuiront en calèche dans la neige. L'arme ? Une béquille en aluminium; en réalité un fusil transformé... Surprenant, n'est-il pas ?

 

Pas le choix, Sherlock et Watson se mettent en chasse et elle va les mener à Saint-Pétersbourg. Je n'en dis pas plus, sauf que Holmes porte toujours cette foutue cape et sa ridicule casquette qui me mettent en rogne.

 

Bon, le livre ne vaut vraiment que pour la présence d’Irène Adler, du fait que Holmes signale à Watson, lorsqu’il le rejoint en Russie, qu’il est allé à de nombreux concerts, juste devant l’affiche où l’on voit Irène. Le regard de Watson est éloquent...

 

Bon, ensuite, notre détective sauve la vie de la miss Adler et la voilà étendue sur le lit de Holmes, soignée par le docteur Watson... Mais que c'est cochon, ce livre. Une femme, deux hommes et de nombreuses possibilités.

 

Le must : quand Holmes lui dit « miss Adler », elle lui répond « je vous en prie, appelez-moi "Irène", comme par le passé » et Watson toussote. Là, j'ai pris mon pied.

 

Le meilleur moment reste quand elle lui avoue qu’elle aime, perturbant Holmes qui s’engage tout de même dans le chalet en feu, poussant Watson.

 

Non, ils ne finiront pas ensemble, les méchants ayant obligé Irène à fuir vers la frontière. Nous la retrouverons dans l’album "la vieille Russe".

 

Pour le reste, beaucoup de fantastique ! Duchâteau en est coutumier, ainsi que des fins pas très explicite.

 

On dirait que sur la fin, il s'est rendu compte qu'il n'avait pas tout expliqué. Deux phylactères plus loin, c'est fait et j'ai pas tout pigé...

 

 

 

Titre : Sherlock Holmes - T4 - Jack l’Éventreur


Scénariste : André-Paul Duchâteau
Dessinateur : Stibane


Édition :  Bdétectives - Claude Lefrancq n°29 (1994)


Résumé :

Il s'agit d'une aventure inédite du célèbre détective anglais, jamais relatée par son fidèle historiographe, le docteur Watson, qui l'a simplement citée dans une des nouvelles consacrées à son ami.

Le pourquoi de cette omission ? Le lecteur en comprendra immédiatement le motif en découvrant que le criminel traqué par Holmes, dans cette aventure mouvementée, n'est autre que le plus fameux et le plus effrayant des criminels britanniques : Jack the ripper autrement dit Jack l'éventreur.

Pour de multiples raisons, le docteur Watson ne pouvait à cette époque éventer le secret du sanglant assassin.

 

Critique :

Ici, on réutilise l'histoire de Jack l'éventreur et on la transpose dans l'univers de Sherlock Holmes.

 

Enfin... On adapte à fond cette histoire (on la réécrit en entier, quoi!), ce qui a dû faire hurler tous les ripperologues du quartier, les soirs de pleines lunes (et les autres soirs aussi), tellement c’était à vomir ! Les holmésiens aussi, je pense.

 

D'un point de vue des dessins, "Jack l'Eventreur" est une catastrophe, pour ne pas dire une "horreur sans nom" ! Holmes ressemble de plus en plus à un gros déménageur haltérophile bourré aux stéroïdes ! Schwarzy a dû servir de modèle à sa silhouette (un rapport avec Conan Le Barbare ? Oh, elle est bonne, celle là). Non, je dis "non, faut pas pousser bobonne dans les orties".

 

Holmes est mince, pas avec des épaules de débardeur. Déjà que sur certains plans, on lui a dessiné une grosse figure...

 

De plus, le scénariste semble faire fi de toute similitudes historiques avec les faits et gestes du tueur de Whittechappel...

 

Il réinvente l'histoire, tout simplement. Le nombre des victimes, leur patronyme, le contexte des meurtres, les lieux, les dates, tout ça ne correspond pas. Non, rien n'est fidèle à la réalité historique.

 

J’ai eu beau chercher Annie Chapman, Mary Jane Kelly et les autres, inconnues au bataillon ! Les dates des crimes ne correspondent pas non plus.

 

Quand aux lacérations, éventrations, débitations de cadavre, on est loin de Jack... Son p'tit frère, peut-être ? Passons.

 

Autre erreur : le chef véritable du Yard, Sir Charles Warren, se voit renommer "Sir Henry Irving" !!! (Sir Henry Irving est un comédien de théâtre britannique de l'ère victorienne. Il est né John Henry Brodribb, le 6 février 1838 à Keinton Mandeville, dans le comté de Somerset en Angleterre).

 

Quel rapport ? Un clin d’oeil au fait que "Waterloo", de Sir Arthur Conan Doyle figurait parmi les spectacles qui ont marqué les dernières années de sa direction du Lyceum Theatre ??

 

En plus, il porte l’uniforme de bobby... Un chef de la police déguisé en bobby alors que ce n’est pas carnaval ? On sombre.

 

De plus, ce n’est pas le premier album où Watson ose appeler Holmes  "Sherlock". Je rêve, là ? Et ensuite, mon petit sucre d'orge ?

 

L’auteur nous balance aussi des tas de références holmésiennes en vrac (il y en a un peu plus ma p'tite dame, je vous l'laisse ?) – Moriarty (encore lui ? Il est pas mort ?), Ricoletti au pied bot, le colonel Moran (un classique, on le voit dans tous les albums, en exagérant un peu), un grand chien noir style HOUN, mais horriblement mal dessiné, tout tremblotant, comme atteint de la parkinson, entouré d'une sorte de halo – dont on se demande bien ce qu’ils foutent là...

 

Dans le but de cautionner cet aventure comme une "Untold Story", sans doute, montrer qu'il a potassé le canon... Manquait plus que la mère Irène... APD, rentre chez toi, ta mère a fait des crêpes !

 

Leurs utilisations est, selon moi, usurpée et maladroite. Marre de ne voir que le père Moriarty en grand méchant dans toutes les aventures de Holmes. Inventez-en un autre, que diable !

 

Watson nous la joue "je suis peut-être le coupable... En fait, je suis un gros cachottier qui veut faire avaler des couleuvres style boa constrictor à Holmes" et ça ne ressemble à rien. L’auteur a raté son coup. On y croit même pas.

 

Et dieu du ciel, enlevez ce stupide manteau à carreaux dont Holmes est affublé dans tous ses albums, ôtez-moi cette casquette ridicule où pendouille un petit nœud des plus niais et habillez-le correctement ! Fin du coup de gueule...

 

Je ne vous parle même pas de la fin, bâclée en quelques coups de cuillères à pot. APD s’est rendu compte que toutes les pages étaient gribouillées et qu’il lui fallait finir au plus vite.

 

Comme les scénaristes qui écrivent leur final sur la moitié d’un ticket de métro usagé.

 

On nage dans le grand n’importe quoi. Non, on coule... Le coupable ? Encore pire que le complot royaliste, celui des judéo-maçonnique, ou martien...

 

Bon, je vous laisse, je vais vomir, je pense...

 

 

Titre : Sherlock Holmes - T5 - La bande moucheté


Scénariste : André-Paul Duchâteau
Dessinateur : Stibane


Édition :  Bdétectives - Claude Lefrancq n°34 (1995) 


Résumé :

La jeune Helen Stoner consulte Sherlock Holmes à propos d'évènements étranges ayant eu lieu dans son château. Sa sœur a trouvé la mort peu avant son mariage dans des circonstances mystérieuses auxquelles leur beau-père, le Dr. Roylott, ne semble pas étranger.

 

Helen, dont le propre mariage est proche, se voit obligée par son beau-père d'occuper la chambre et le lit dans laquelle sa sœur a trouvé la mort. Holmes et Watson passent une nuit au château pour élucider ce problème. Y réussiront-t-il ?

Critique :

La première fois que j’avais lu cette histoire dans le canon, elle m’avait tout de suite plus et c’est toujours ma préférée.

 

Ceci juste pour vous expliquer mon engouement pour cette histoire...

 

Imaginez alors, en 95, quand est sortie cette bande dessinée, mon état d’excitation intense ! La folie m’avait prise dans ses rets rien qu’à l’idée de voir cette histoire dessinée. 48 pages de pur bonheur... Mon œil, oui !

 

Déjà, elle ne fait que 22 pages (20 avec les deux premières pages de garde en moins) car la suite est consacrée à "l’affaire du fantastique baron Maupertuis".

 

Passons en revue les points essentiels que le scénariste a omis dans "le ruban". Et non des moindre ! Surtout envers le personnage d’Helen qui est peu présente, déclenchant mon ire !

 

1. Déjà, dans une case, après que Helen ait raconté la nuit où sa soeur est morte, Holmes lui demande si elle a bien entendu un bruit métallique et un sifflement.

 

Hors, Helen n’en parle pas dans les cases précédentes. Raccourci du dessinateur ? Sans doute...

 

2. Le scénariste fait l’impasse sur le moment où Helen lui signale qu’elle ne saura pas le payer. Holmes lui répond alors que son métier lui offre d’autres récompenses et que si d’aventure elle voulait lui rembourser les dépenses qu’il aurait pu avoir dans l’affaire, elle peut le faire quand elle aura plus facile.

 

Pour moi, c’est important ce passage car il souligne que Holmes est plus intéressé par les affaires que par l’argent et qu’il travaille pour l’amour de l’art.

 

3. Oubli aussi de Holmes qui lui signale de suivre ses instructions à la lettre et de la stupéfaction de Watson et Helen quand Holmes lui annonce qu’ils vont passer tous les deux la nuit dans sa chambre.

 

4. Autre passage important omis : dans la chambre de l’auberge, Holmes signale à Watson qu’il a des scrupules à l’avoir emmené avec lui car il y a du danger dans l’air.

 

Important aussi car cela démontre que Holmes tient à Watson et n’aime pas l’exposer aux dangers.

 

De plus, Holmes explique ce qu’il a remarqué – à demi-mot – et Watson comprend qu’ils sont arrivés à temps pour sauver leur cliente d’un meurtre subtil et horrible.

 

Preuve que Watson n’est pas débile !

 

5. Impasse sur la longue attente et l’horloge de la paroisse qui sonne tous les quart d’heure.

 

Pour une bande dessinée censée être fidèle au livre, elle oublie beaucoup de choses !

 

"L’affaire du fantastique baron Maupertuis" qui suit : comme d’habitude, comme dans Ric Hochet, on commence fort et cela flirte déjà dangereusement avec le non-sens.

 

Pour le reste, un baron participe à un duel et il s’avère que l’homme contre lequel il se bat – retrouvé mort ensuite – est un proche de la Couronne britannique.

 

Ça part dans tout les non-sens, avec la présence d’un colonel et d’une carabine à air comprimé. Au final, il faut réfléchir pour recomposer le puzzle dans son entier, tellement les faits sont embrouillés. Aspirines, please !

 

 

 

Titre : Sherlock Holmes - T6 - Le rat géant du Sumatra


Scénariste : André-Paul Duchâteau
Dessinateur : Di Sano


Édition:  Bdétectives - Claude Lefrancq n°31 (1995)


Résumé :

C'est un client sortant de l’ordinaire qui se présente au 221b Baker Street.

Les rats l'obsèdent, surtout un rat géant qui semble l'épouvanter...

Il est évidemment en proie au délire, mais Holmes et Watson ont de bonnes raisons de le soupçonner que ces rats - ou ce rat - existe bel et bien.

Une enquête mouvementée va mener le grand détective aux abords de la Tamise où mille dangers l'attendent.

 

Critique :

Un album rat...é

 

Comme presque chaque fois, les histoires scénarisées par A-P Duchâteau commencent par du "fantastique" ou des scènes aberrantes qui vous laissent dubitatives de perplexité.

 

Il ne déroge pas à la règle dans cet album. Pour les explications du comment ce "truc" (afin de ne pas spoiler) est arrivé là, sucez votre pouce, vous ne le saurez pas vraiment.

 

Pour le reste, que dire ? Je me suis demandée avec quelle nourriture ultra-protéinée on avait nourri ces rats pour leur donner la taille d'un poney...

 

Attention, pas un poney Shetland, mais un bon poney, de la taille B ! Un mètre vingt au garrot, au moins.

 

Sans doute les a-t-il nourri à l'aide des produits non-autorisés, ceux qui aidaient à faire doubler de volume les bovins à l’engraissement, dans le passé. Évitez de donner cette nourriture à votre chat, il se transformera en tigre, les rayures en moins...

 

Pour ce qui est de Holmes, on ressort sa panoplie de la cape et de la casquette ridicule, mais j’avoue que son astuce fut bonne pour s’échapper de la fumerie d’opium et son déguisement plus tard sera excellent.

 

Normal, nous sommes dans la bédé... Tout est possible par le dessin. Pas dans la réalité !

 

Le méchant Qui-Est-Présent-Dans-Chaque-Album est magnifique (ironie !) en blondasse décolorée, lunettes aux verres qui ne laissent pas voir les yeux, les dents apparentes, prêtes à rayer le plancher et toujours imbu de sa petite personne.

 

Le scénariste pourrait lui faire dire, avec une voix grinçante : "Un jour, je l'aurai" (comme dans la pub pour les assurances) à force de se faire contrer non-stop par Holmes.

 

Donc, notre blond mal décoloré (Pas par l'Oréal, parce qu'il ne le valait pas!) très méchant lâchera ses poneys rongeurs sur Londres et les commandera par... la pensée. Oui, je ne m'en suis pas encore remise.

 

Le must c’est quand Holmes lui-même arrive à détourner le rat de lui et à le retourner contre le vilain pas beau qui n’a même pas une coloration digne de ce nom...

 

Bref, le scénario a des rat...és et cela vous dégoût...rat ("rat d’égout", elle est bonne !) de cette Untold Story qui est d’un ennui rare et d’une impossibilité physique, hormis une bonne radiation des rats par la centrale de Tchernobyl.

 

 

 

Titre : Sherlock Holmes - T7 - L'étoile sanglante

 

Scénariste : Jean-Pierre Croquet
Dessinateur : Benoît Bonte


Édition :  Bdétectives - Claude Lefrancq n°37 (1997)

 

Résumé :

Deux ans après la terrible affaire de jack l'Éventreur, une succession d'assassinats horribles plonge à nouveau Londres dans la terreur. Des cadavres étrangement mutilés sont retrouvés aux quatre coins de la capitale.

Les victimes, petites gens ou grands de ce monde, semblent être choisis au hasard.

Au hasard ? Pour Sherlock Holmes, il n'en est rien. Un ordre mystérieux se cache derrière la série meurtrière. Car au-dessus de ces crimes apparemment sans mobile, plane l'ombre maléfique de l'étoile sanglante.

Des brumes de Londres à la nuit de Stonehenge, entre magie noire et sortilège, Sherlock Holmes, dans cette aventure inédite, affronte pour la première fois, le diable en personne.

 

Critique :

Attention, ceci n’est que la réédition du tome 7 paru aux éditions "Lefrancq Bdétectives" sous le même titre.

 

Ou comment arnaquer le lecteur/acheteur s’il n’est pas attentif à ce qu’il fait. Je l’étais (attentive) et je ne l’ai pas acheté une deuxième fois après son transfert aux éditions de Soleil Production.

 

L’album n’étant pas scénarisé par A-P Duchâteau mais par Croquet, il commence correctement et agréablement par un joli meurtre où il manque à la victime le coeur et la main gauche.

 

"Agréable ?" me direz-vous. Bien sûr ! En règle générale, quand c’était Duchâteau aux commandes et qu’il n’était pas tenu en main par un scénario original de Conan Doyle, ça partait très souvent dans le non-sens dès les premières cases !

 

Là, nous avons un meurtre bien sanglant, des déductions de Holmes sur les pensées de Watson au sujet du crime qui ressemble à ceux de Jack L’éventreur, un inspecteur Lestrade qui vient quérir Holmes, de manière innocente, pour l’emmener examiner le corps à la morgue.

 

Même si le détective en conclu à des mutilations rituelles pratiquées par un couteau sacrificiel, l’histoire partait dans le bon sens.

 

Les dessins sont corrects, les allusion canonique présentes : le "Strand", les nombreux déguisements de Holmes qu’on le voit adopter sur plusieurs cases, sur le fait qu’il torturait son violon en réfléchissant et qu’il fumait comme un pompier.

 

Je passerai sur le fait que Holmes porte, encore et toujours, sa cape macfarlane à carreaux et sa deerstalker.

 

Par contre, énormes erreurs quand ils font dire à Watson (en s’adressant à Reginald, l’employé qui s’occupe du rayon "Incunables" de la bibliothèque du British Museum) que Holmes s’est parfois occupé d’affaires qui n’étaient pas étrangères à la sorcellerie et qu’il a publié d’intéressants comptes rendus dans le Strand, à savoir "Le chien" (HOUN) et le "Vampire" (SUSS).

 

Hors, comme l’histoire se passe deux ans après les crimes de l’Éventreur (c’est dit dans l’album), nous sommes donc en 1890 (les crimes de Jack ayant eu lieu en 1888).

 

Pas de chance, HOUN fut publié dans le Strand en 1901 et 1902, tandis que SUSS fut publié en 1924. Hem, elle est forte, celle là !! Watson parle d’histoires non encore publiées !

 

Pire encore : SUSS est datée, au plus tôt, en novembre 1897 et au plus tard en novembre 1901, donc, ils ne sont pas encore censé l’avoir vécue.

 

Dans le cas de HOUN, ils pourraient déjà l’avoir résolue, étant datée au plus tôt en septembre 1886. Pas si on prend la date au plus tard qui est septembre 1900. Troublant, n’est-il pas, ces erreurs ?

 

Ou alors, elles sont dans la continuité du canon et de celles de Watson. Ce n’est ni la première, ni la dernière qu’il commet.

 

Merci, au passage, au livre "Quel jour sommes nous, Watson ?" de J-P Crauser pour la chronologie des aventures holmésienne.

 

Mais revenons à notre enquête... Holmes avancera assez vite (44 pages obligent), comprenant rapidement qu’un rituel satanique est derrière tout cela (moi aussi, je l’avais compris) et les différents meurtres formeront un joli pentacle sur la carte, comme dans le film premier de Ritchie (qui est postérieur à l’album).

 

Jusque là, tout va toujours bien au niveau scénaristique.

 

Enfin, tout allait bien...

 

La plongée dans le grand n’importe quoi va commencer à la page 30... J’avais même deviné qui était derrière tout ça. C’est vous dire.

 

Les quatorze dernières pages sont tirées par les cheveux, sur fond de combats politiques et de n’importe quoi.

 

L’allusion à la "radix pedis diaboli" de l'aventure du pied du diable (DEVI) me laissera de marbre.

 

Non, trop facile comme explication finale... Dommage, il avait bien débuté, cet album. Le final plombe tout le reste.

 

 

 

Titre : Sherlock Holmes - T8 - La vieille russe



Scénariste : André-Paul Duchâteau
Dessinateur : Guy Clair


Édition :  Bdétectives - Claude Lefrancq n°40 (1997)


Résumé :

L'homme à la béquille d'aluminium - le redoutable complice de Raspoutine - n'a pas dit son dernier mot.

Chassés de Saint-Pétersbourg, Holmes et Watson aspirent également à une revanche éclatante. Les voici lancés dans la suite de cette périlleuse aventure, fertile en surprises -plus mauvaises que bonnes-, qui va d'abord les mener de Londres à Bruxelles.

Mais la conclusion d'une telle enquête ne peut avoir pour cadre final que l'effervescente Russie, où Sherlock va être amené à se mesurer à son plus mortel adversaire...

Cet album est la suite logique du n°3 "La béquille en aluminium".

 

Critique :

Cet album est en fait la suite de "La béquille d’aluminium", même si entre les deux, il y a eu quatre albums. Ce qui nous fait quatre ans d’écart, tout de même !

 

J’ai eu largement le temps de me poser des questions sur le final de "La béquille", puisque je suivais la parution chronologique de la série "BéDétectives Lefrancq" dans les années nonante (90). Frustration, quand tu nous tiens !

 

Les dessins sont toujours aussi mauvais et les couleurs oscillent entre le rouge, l’orange et le jaune, surtout dans les plans intérieur de Baker Street et bien d’autres, encore. Bref, l’album risque de vous donner mal aux yeux à certains moments.

 

Dans cette aventure, nous retrouvons nos deux hommes dans le salon, comme s’ils venaient de revenir de la Sainte Russie, Watson constatant à voix haute que beaucoup de leurs questions sont restées sans réponses.

 

Sans blague ? Lui aussi n’a pas tout compris dans le précédent ? Ça me console, tiens. Holmes nous répondra qu’il n’a pas encore dit son dernier mot. Espoir, quand tu nous tiens.

 

Le dessinateur a casé des tas de détails canoniques dans le salon : violon, couteau planté dans la correspondance, les pipes sur leur présentoir, le tabac dans la pantoufle persane, le buste de Holmes (celui réalisé par Meunier ?), le tableau noir avec le message écrit en "hommes dansants", ses instruments de chimie et une visiteuse... Mais quelle visiteuse ! Canonique, elle aussi.

 

Bref, hormis les dessins et les couleurs, tout commençait plutôt bien, me laissant augurer un bon moment de lecture.

 

Las ! Le scénariste et le dessinateur décidèrent de faire bouger la béquille d’aluminium accrochée au mur, la faisant se promener en lévitant dans tout le meublé, Watson l’évitant même pour ne pas qu’elle le touche.

 

Nous y étions... L’auteur retombait dans ses travers. Impossible pour lui de scénariser une histoire sans l’élément fantastique. "Allez, viens-y que je te fasse léviter une béquille dans les airs grâce à Orga, sis dans la maison d’en face, en train de ramper sur le plancher".

 

Il a été empoisonné par une vieille Russe qui a utilisé la vieille ruse des gâteaux empoisonnés. Le pauvre Orga...

 

Bref, le doute nous submerge déjà, et la nausée aussi, par la même occasion.

 

Le reste est de la même veine : en plus des dessins toujours aussi moches, Holmes enfile (une fois de plus) sa macfarlane à carreaux, en plein Londres, Watson est exaspérant à accuser à tout bout de champ Irène et exaspérant tout court, Moran est de nouveau dans l’affaire avec son fusil à air comprimé et le buste de Holmes finira avec un gros trou.

 

Même pas arrivée à la page treize que j’ai déjà des questions qui, je me doute, ne recevront pas de réponse. On prend les paris ?

 

Attention, à partir de là, je vais dévoiler un peu...

 

Le festival continuera en dehors de Londres, passant par Bruxelles, la Transylvanie et la Sainte Russie, croisant la route de tireurs fous, de nains et de géants, plus celle d’un ex-fou qui l’est peut-être encore. Ou pas...

 

Comme la Russie, il est à l’ouest, le gars. Là, c’est moi qui commence à devenir folle avec toutes ces fausses pistes et le fait que l’on ne sait plus qui joue à double (ou triple ?) jeu.

 

Le tout sur front de conflit latent et de complot entre la Prusse du Kaiser Guillaume, qui vise une guerre contre la France et l’Angleterre, qui sont alliées.

 

Quant à la Russie, elle se tâte, par l’entremise de son Tsar et de Raspoutine, l’un et l’autre n’ayant pas le même avis. La Tsarine viendra mettre son grain de sel dans toute cette affaire (elle a un autre avis que les deux hommes) avec un courrier se terminant par un svastika, signe de reconnaissance pour cette société secrète d’initiés.

 

Impossible d’écrire une histoire sans une bonne société occulte ! Quand à Holmes et Watson, ils auront Raspoutine au cul’te (je fais des jeux de mots, cela me console de mes maux que j’ai eu en relisant l’histoire).

 

Alors ? Qui veut la guerre ? Qui veut se la jouer "Suisse" et rester neutre ? Qui voudrait faire la guerre aux côtés des Teutons ? On se tâtonne à tâtons.

 

Sachant qu’il y a aussi une arme secrète au menu et que Bertha n’était pas une femme comme les autres, du fait de sa masse imposante.

 

À cette époque, les aciéries Krupp, citées dans l'aventure, n’avaient pas encore fusionnées avec son concurrent Thyssen. Si vous connaissez l’Histoire, vous saurez que ces noms ont une sinistre mémoire... Et vous comprendrez, aussi !

 

Le bouquet sera la présence de Moriarty, évidemment, en confrontation avec Raspoutine, les yeux dans les yeux.

 

Ce brave vieux Napo du crime ressemble toujours à une caricature de lui même, en pire. Ses dents sont toujours aussi proéminentes, lui donnant un rictus de vieille momie desséchée.

 

Les rebondissements étaient prévisibles, pas de réponses à mes questions et Raspoutine, qui n’est pas la "Love Machine" de la chanson de "Boney M." sera le méchant de l’histoire. Vous aurez droit à une petite note explicative de la part de Guy Clair. Pour le reste, c’est pas clair !

 

Le seul point positif est que LA femme sera toujours LA femme.

 

 

 

Titre : Sherlock Holmes - T9 - Le signe des quatre

 

Scénariste : André-Paul Duchâteau
Dessinateur : Di Sano


Édition :  Bdétectives - Claude Lefrancq n°9 (1998)


Résumé :

 


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Ne copie pas ma prose, fais la tienne ! Elle sera bien meilleure que la mienne...