2. Lucky Luke : Morris et Goscinny

 

 

 

Titre : Les rivaux de Painful Gulch


Scénariste : René Goscinny
Dessinateur : Morris 


Édition : Dupuis (1962)

Résumé :

Lucky Luke traverse la ville de Painful Gulch où il va se retrouver au milieu d'une guerre qui dure, depuis de longues années, entre deux familles : les O'Hara et les O'Timmins.

 

Ces deux familles se reconnaissent soit à leurs grandes oreilles pour les O'Hara ou à leur grand nez rouge pour les O'Timmins.


Lucky Luke va devoir se charger de ramener la paix entre ces deux clans.

Critique : 

Qui ne connait pas les célèbres familles O'Hara et les O'Timmins ? Cette aventure hilarante de Lucky Luke (publiée la première fois en 1961 dans le journal Spirou - n°1186 à n°1207 - puis en album en 1962) doit beaucoup au scénariste de talent qu'était Goscinny.

 

Dans la petite ville de Painfull Gulch, si vous avez les oreilles décollées ou le nez gros et rouge suite à un rhume, conseil d'ami : fuyez pauvres fous car vous pourriez être la cible d'un membre du clan de la famille rivale.

 

En effet, suite à une querelle bénigne, les familles O'Hara et O'Timmins se vouent une guerre sans merci. S'il n'y a pas de morts à déplorer, c'est parce qu'ils tirent tous mal.

 

Pour reconnaître un O'Hara d'un O'Timmins il suffit de lui regarder ses oreilles de son nez. Les O'Hara ont de grandes oreilles et les O'Timmins un gros nez rouge.

 

Lucky Luke, sous la pression de la ville, va tenter le tout pour le tout afin de réconcilier les deux familles lors d'une grande fête où tout les résultats des différents concours sont programmé pour que seuls les O'Timmins et les O'Hara gagnent. Mais tout se terminera en pugilat.

 

Cet album fait partie de mes préférés. L'humour de dérision est présent partout et on lit cette bédé avec un grand sourire du début à la fin, tant les situations cocasses y sont présentes.

 

À la manière des corses dans "Astérix en Corse" qui se sont disputés au sujet de l'âne de l'oncle par alliance de la tante du beau-frère du jardinier... ici aussi la querelle est tellement sans importance que tout le monde a oublié pourquoi et les deux familles se rejettent la faute initiale l'une l'autre.

 

Le conflit se nourrit de la haine que l'on se voue l'un l'autre, passant le vice aux enfants et aux petite-enfants, qui eux-mêmes ne savent plus pourquoi on se bat, homris le fait que "c'est comme ça" !

 

Ils sont tellement bête qu'ils en arrivent à détruire tout ce qui pourrait bénéficer à l'autre famille... oubliant que eux-mêmes utilisaient les ponts ou la laiterie qu'ils ont fait sauter.

 

Il paraîtrait que l'histoire serait inspirée de la querelle entre les familles McCoy et Hatfield, qui fit douze morts en 1878, suite à une dispute qui avait démarré à propos d'un cochon.

 

Pour la petite histoire, j'ai lu dernièrement dans l'hebdo Spirou que la première couverture avait été censurée : présence d'une bouteille d'alcool et deux personnages se tirant mutuellement dessus.  Autre temps, autres moeurs. Aliam vitam, alio mores.

 

Mais ne mégotons pas, de nos jours, on a remplacé la cigarette de Luke par un brin d'herbe (sacrilège).

 

Scénario au top, humour, situations cocasses, petits clins d'oeil disséminés dans l'album et du bon temps passé lors de la lecture.

 

Un album de Lucky Luke à découvrir de toute urgence si cela n'est pas encore arrivé !

 

Challenge "Le mois Américain" chez Titine, Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park et "Il était une fois dans l'Ouest" chez Cannibal Lecteur (oui, chez moi !).

 

 

 

 

Titre : Le 20ème de cavalerie

 

Scénariste : René Goscinny
Dessinateur : Morris 


Édition : Dupuis (1965 pour la première édition)

Résumé :

Chien Jaune, le chef de la tribu des Cheyennes décident de rompre le traité de paix conclu avec les États-Unis. Il dit qu`on a tué des bisons sur ses terres.


Lucky Luke a pour mandat de ramener la paix et de trouver la personne qui a tué les bisons. Il se joint à la 20ième de cavalerie, qui est sous les ordres du colonel Mac Straggle, pour mener son enquête.


Critique : 

Quoi ? Lucky Luke enrôlé dans l'armée ? Mais c'est un cauchemar pour notre cow-boy solitaire, ça, lui qui ne reçoit d'ordres de personnes, le voilà obligé de défiler comme les autres soldats.

 

Que s'est-il passé pour que l'on en arrive à de telles extrémités ? Ah, voilà, j'ai compris ! Les Cheyennes ne sont pas contents, ils accusent l'armée américaine d'être venue tuer des bisons sur leurs terres. 

 

Mais l'armée est innocente... alors ce bon vieux Lucky Luke va devoir retrouver le véritable massacreur des bisons, mener son enquête incognito afin de comprendre qui avait intérêt à rompre de la trêve entre indiens et armée.

L'arrivée de Lucky Luke et de son fidème Jolly Jumper au sein du 20° de cavalerie qui défile est un grand moment d'hilarité.

 

Notre cow-boy libre se retrouve sous les ordres du colonel Mac Straggle, un militaire strict et droit qui va lui faire la vie dure, mais dérider les zygomatiques des lecteurs.

 

Le comique est présent dans toutes les cases : bons mots, jeux de mots, situations cocasses, comique de situation, comique par l'absurde, le running gag et j'en passe.

 

— Ming Li Foo est voué à la propreté, il vient d'essuyer des coups de feu !

 

Les adultes comme les enfants peuvent lire cette bande dessinée, les adultes auront juste une lecture plus aboutie, riant sous cape de l'imbécilité qui peut régner dans la grande muette.

 

— Ils vont nous assiéger. Avons-nous des vivres pour tenir longtemps ?
— Nous allons voir, Monsieur… Sergent ! Un état des vivres en trois exemplaires sur formulaire 1.425 U.S.C. !

 

Il faut dire que le colonel du fort est un sacré morceau ! La diplomatie, il ne connait pas, mais la propreté poussé à l'extrême, oui. De plus, son fils étant dans le régiment, il le brime 100 fois plus que les autres, de peur qu'on ne pense qu'il le favorise.

 

— Mon service est terminé, Sir! Je demande la permission de me retirer.
— Si ton service est terminé, tu peux m'appeler Papa, mon garçon… Qu'est-ce que c'est?
— C'est l'alerte, Papa.
— Je sais bien que c'est l'alerte, cavalier! Et quand c'est l'alerte, le service reprend! Vous serez puni pour avoir appelé votre colonel Papa !

 

On ne compte plus les kilos de patates épluchées en tant que punition, durant cet épisode. Papa colonel vérifiant la qualité des épluchures. Et quand les patates viennent à manquer, on puni le fiston et lui demandant de faire semblant de les éplucher, son père faisant semblant ensuite de les contrôler.

 

— Que font-ils ?
— Ils font semblant d'éplucher des patates. Ce sont les punis de corvée de patates. Ordre du colonel : patates ou pas patates, la vie du 20è de cavalerie doit continuer comme si de rien n'était.
— Et faites semblant de faire des épluchures fines, vous autres ! Le colonel fera semblant de les examiner !

 

Bon, l'armée n'est pas la seul à en prendre pour son grade, les dirigeants au Gouvernement aussi vu qu'ils ont l'air d'être à mille lieues des véritables problèmes. Un peu comme les nôtres qui discuterons du sexe des Anges alors que la forteresse s'écroule !

 

— Nous avons reçu des nouvelles préoccupantes de la frontière, Messieurs. Les Cheyennes menacent de rompre la trève…
— Le colonel MacStraggle est un grand soldat, mais je crains que comme diplomate…
—  Je connais un homme tout indiqué pour traiter avec les Cheyennes. Je propose qu'on lui envoie immédiatement un représentant pour lui demander son aide…
—  Adopté! Passons à la question suivante : l'uniforme des postiers…

 

Ici, les indiens, bien que "comiques", ne sont pas présentés comme des fous sanguinaires, mais bien comme un peuple qui essaye de ne pas se faire marcher sur les pieds une fois de plus.

 

Parqués dans leurs réserves, ils ont promis de laisser les voyageurs passer si on fiche la paix à leurs bisons. Si l'Homme Blanc mange sa parole, l'Homme Rouge monte sur le sentier de la guerre.

 

Bref, de l'humour dans cet album, mais pas que ça. Quelques piques à l'armée, au gouvernement, un fils qui doit tuer le père (au sens figuré) et une grosse pique aux Blancs qui firent bien souvent énormément de tort aux Indiens.

 

À lire !

 

Challenge "Le mois Américain" chez Titine, Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park, Challenge "Il était une fois dans l'Ouest" chez Cannibal Lecteur et le "Marathon Bédé" chez Chroniques Littéraires.

 

 

 

Titre : Tortillas pour les Dalton


Scénariste : René Goscinny
Dessinateur : Morris 


Édition : Dupuis (1967 pour la première édition)


Résumé :

Un groupe de gardien de prison est chargé de transférer les Dalton de prison car celle où ils sont est pleine. Leur nouvelle résidence se situe près de la frontière mexicaine.


Lors d`une étape pour la nuit, Emilio Espuelas, le bandit le plus redoutable du Mexique, vole la diligence des gardiens avec à son bord les Dalton.


En remarquant la diligence ne possède que les Dalton, Emilio décide de liquider les quatre frères. Joe convainc Emilio de les laisser en vie en échange de l`expérience en tant que bandit.


À Washington, on demande à Lucky Luke de bien vouloir aller chercher les Dalton au Mexique car sinon se sera la guerre. Lucky Luke se rend au Mexique et après plusieurs périples, il ramènera les Dalton chez eux.


Critique : 

Lors de leur transfert dans une prison près de la frontière mexicaine, les Dalton subissent une attaque de bandits mexicains. Il faut dire qu'ils étaient attirants pour des bandits : une diligence blindée et une escorte, dont le chien le plus intelligent de l'Ouest : Rantanplan !

 

[Gardien] — Bon. Eh bien, on va dormir… Rantanplan, nous comptons sur toi pour nous alerter en cas de danger…
[Rantanplan] (somnolent) — Bonne nuit à vous aussi…

 

Pas de chance, au lieu de découvrir de l'or, ce sont les Dalton qui descendent de la diligence blindée. Déçu par son "butin", Don Emilio Espueslas, le chef de la bande, décide de les pendre. Joe lui propose alors de partager avec lui ses trucs de bandit.

 

Encore un grand moment de bonne humeur pour ce dernier album paru aux Éditions Dupuis.

 

Goscinny, scénariste de talent, a utilisé le fait que cette aventure se déroule en terre mexicaine pour s'amuser à détourner toutes les différences culturelles, tirant de cela une quantité de gags visuels, textuels et de quiproquos.

 

Situations cocasses des Dalton qui braquent une banque qui n'a pas de coffre, mais dont le gérant promet d'en acheter un... et de ces habitants qui ne demandent qu'une chose : "faire leur sieste en paix".

 

Averell est savoureux, toujours aussi bête, s'essayant à parler mexicain et dévorant tout ce qui passe à sa portée, pendant que Joe essaye d'apprendre quelque chose d'intéressant à Emilio tout en s'énervant lorsqu'il verra apparaître la silhouette de Lucky Luke...

 

— Voici, amigos ! Des tortillas, des tamales, des frijoles, le tout bien épicé ! (…)
— Scrounch… J’aime bien la cuisine exotique ! Comment s’appelle cette croûte délicieuse autour des frijoles ?
— Ça s’appelle un bol en terre cuite, amigo…

 

Rantanplan est fidèle à sa bêtise et il faudra un tout petit chien pour lui montrer des tours...

 

Oui, cette petite escapade de l'autre côté du Rio Grande est un grand moment de bonheur pour le lecteur.

 

Challenge "Le mois Américain" chez Titine, Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park, Challenge "Il était une fois dans l'Ouest" chez Cannibal Lecteur et le "Marathon Bédé" chez Chroniques Littéraires.

 


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