4.6 Arnaldur Indriðason : Commissaire Erlendur Sveinsson

L'Islande et ses chevaux
L'Islande et ses chevaux

 

Erlendur Sveinsson, plus connu sous son seul prénom Erlendur, est le personnage principal d'une série de romans policiers de l'auteur islandais Arnaldur Indriðason.

 

Erlendur est commissaire de police à Reykjavík. Issu d'une famille qui vivait à la campagne, il a déménagé à la capitale dans son enfance à la suite d'un drame. Après plusieurs petits boulots, il se présente à une annonce pour entrer dans la police.

 

Il a épousé une femme rencontrée dans un bar, Halldora, avec qui il a eu deux enfants, Eva Lind et Sindri Snaer. Il a quitté le domicile familial, et n'a depuis que des relations conflictuelles avec son ex-femme et ses enfants, qu'il voit rarement.

 

Dans son travail, il est secondé par Elínborg, qui a fait des études de géologie et qui est une excellente cuisinière, et Sigurður Óli, image de la perfection qui vit avec Bergthora, qu'il épousera et qui veut avoir des enfants.

 

On apprend au fil des romans ce qui tourmente le policier. Dans son enfance, il a été pris dans une tempête de neige avec son petit frère, dont il a lâché la main. Erlendur a été retrouvé, mais son petit frère, jamais.

 

Plus tard, quand il quitte sa femme, elle refuse qu'il ait un droit de visite sur ses enfants, et il ne se bat pas pour en obtenir un.

 

 

Romans de la série du commissaire Erlendur Sveinsson :

  1. Cité des Jarres (la)
  2. Femme en vert (la) : Challenge "Thrillers et polars" 2013-2014
  3. Voix (la) : Challenge "Thrillers et polars" 2013-2014
  4. Homme du lac (l') : Challenge "Thrillers et polars" 2012-2013
  5. Hiver arctique
  6. Hypothermie
  7. Rivière noire (la) : Challenge "Thrillers et polars" 2012-2013
  8. La Muraille de lave
  9. Étranges Rivages
  10. Le Duel
  11. Les Nuits de Reykjavik
  12. Le Lagon Noir

 

Autres romans :

 

 

 

Titre : La cité des Jarres


Auteur : Arnaldur Indriðason

Édition : Métailié (2005) / Points Policier (2006)


Résumé :

Pourquoi l'inspecteur Erlendur use-t-il sa mauvaise humeur à rechercher l'assassin d'un vieil homme dans l'ordinateur duquel on découvre des photos pornographiques immondes et, coincées sous un tiroir, la photo de la tombe d'une enfant de quatre ans?

 

Pourquoi mettre toute son énergie à trouver qui a tué celui qui s'avère être un violeur ?

 

Pourquoi faire exhumer avec quarante ans de retard le cadavre de cette enfant ?

 

A quoi sert cette collection de bocaux contenant des organes baptisés pudiquement la Cité des Jarres ?

 

Pourquoi nos enfants nous font-ils toujours souffrir ? Pourquoi partout dans le monde la vie de flic est toujours une vie de chien mal nourri ?


Ce livre écrit avec une grande économie de moyens transmet le douloureux sens de l'inéluctable qui sous-tend les vieilles Sagas. Il reprend leur humour sardonique, l'acceptation froide des faits et leurs conséquences lointaines.

 

Petit plus : «La Cité des Jarres» a obtenu le prestigieux prix Clé de verre du roman noir scandinave. Il figure en tête des listes des best-sellers en Allemagne, Suède et Hollande.

 

Critique :

De ma première lecture de ce polar islandais, je retirerai que le commissaire Erlendur est loin des stéréotypes du policier "grand, beau, fort, avec une épouse aimante et des enfants adorables".

 

Mais de très loin ! Son père littéraire torture le pauvre commissaire.


Entre une épouse qui l’a quitté il y a trèèès longtemps et deux enfants qui se droguent comme moi je bois du thé, enfants qu’il voit aussi souvent qu’une éclipse totale du soleil, à la différence que l’éclipse, elle, elle ne vous demande pas du pognon !


Ce commissaire aux antipodes de certains "too much" m’a séduite. Pas de cette manière, mais séduite au niveau littéraire et intrigue.


Parce que j’avais beau être en vacances, avec le cerveau déconnecté, je me suis demandé comment toute cette enquête allait finir, vu qu’elle partait dans des directions un peu bizarres.

 

Quand à la fille d’Erlendur, je l’aurais volontiers baffée. On ne peut pas dire que notre commissaire soit gâté du côté de ses enfants.


Une belle découverte de l’univers islandais que je ne connaissais qu’aux travers de ses sources d’eaux chaudes et de ses faillites bancaires. Le voyage valait la peine.


Le roman est prenant, mais il ne m’a pas empêché de piquer une tête dans l’eau de la piscine, mais bon, aucun roman ne m’en aurait retenu, je pense.


Soit dit en passant, je l’ai lu en trois jours, avec une moyenne de cent pages par jour, ce qui, vu mon emploi du temps « vacances » fort chargé, est un exploit (j’ai lu durant la pause « manger » de mes randos, sous les yeux exorbités de mon pauvre mari).


Dans la dernière soixantaine de pages, l’aurait fallu me l’arracher des mains, ce livre.

 

Pourtant, pas d’enquête trépidante et de courses poursuites, mais un commissaire plus tenace qu’un bouledogue qui tient un os et qui ne veut pas le lâcher. J’étais dedans et j’ai suivi les pas du commissaire avec plaisir.


Lorsque je l’ai posé je me suis dit que j’avais de la chance d’avoir emporté un autre roman de cet auteur.


Par contre, j'avais une forte sympathie pour le coupable et ma foi, je l'aurais bien aidé. Il mérite une médaille, même.


A découvrir !

 

 

 

Titre : La Femme en vert
 
Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition : Métailié (2006) / Points (2007)

Résumé :

Dans un jardin sur les hauteurs de Reykjavik, un bébé mâchouille un objet étrange... Un os humain ! Enterré sur cette colline depuis un demi-siècle, le squelette mystérieux livre peu d'indices au commissaire Erlendur.

 

L'enquête remonte jusqu'à la famille qui vivait là pendant la Seconde Guerre mondiale, mettant au jour les traces effacées par la neige, les cris étouffés sous la glace d'une Islande sombre et fantomatique...

 

Critique :

Les gosses sont quand même drôles : offrez-leur un super jouet et ils s'amuseront avec la caisse en carton...

 

Pareil pour les bébés : il existe un tas de jouet à mâchouiller quand ils font leurs dents, mais ici, la petite ne trouve rien de mieux que de fourrer une côte dans sa bouche. Non, non, pas une côte de porc, mais une côte humaine !

 

À ce stade, nous ne savons pas si elle appartenait à Adam ou Ève...

 

À Erlendur de résoudre l'affaire du corps enterré depuis 50 ans dans une maison en construction. Un squelette qui, à peu de choses près, pourrait être offert à l'école du coin pour servir de "Oscar" aux cours de biologie. Bon, une fois qu'on l'aura extrait de la terre qui le recouvre, le tout délicatement.

 

Ami(e) lecteur(trice), si tu cherche un roman policier dont l'enquête se déroule à vitesse "Fast and Furious", laisse tomber ce roman, ou plutôt, range-le délicatement dans l'étagère de la librairie.

 

Le commissaire Erlendur prend son temps... Son auteur prenant un malin plaisir à jouer avec son lecteur, faisant monter l'affaire en douceur tout en lui mettant la tête dans la misère humaine et dans une certaine fange.

 

Par contre, si vous aimez la lenteur (qui n'est pas ennuyante) et plonger plus profond que l'enquête elle-même, ouvrez-le livre et dévorez-le ! Mais attention, c'est sombre... Violent, sans concession.

 

Ce que j'aime chez Indridason, c'est l'Histoire dans l'histoire : pendant que Erlendur cherche QUI est le squelette (tout en tentant de sauver sa fille, miss cocaïnowoman), nous suivons l'histoire d'une femme qui a fait l'erreur d'épouser un homme brutal.

 

Durant tout le roman, les deux récits sont en alternance, le suspense de l'enquête montant crescendo tandis que nous suivons la "via dolorosa" de cette femme et de ses trois enfants obligés de subir les coups, les humiliations, l'abaissement plus bas que terre, sans que personne ne lève le petit doigt.

 

Petite note : une envie folle m'a prise d'entrer dans le roman, armée d'une carabine au canon scié pour faire la peau de cette ordure.

 

Oui, je suis comme ça moi quand je m'énerve : aux quatre coins de Reykjavik on l'aurait retrouvé, éparpillé par petits bouts, façon Puzzle. Moi, quand on m'en fait trop je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile!

 

Dans les romans que j'ai lu d'Indridason, j'ai eu une propension à aimer les coupables de meurtre et à cracher sur les victimes, qui l'ont souvent bien méritée... Serait-ce pareil ici ? Parce que, toute fière que j'étais, je ricanais dans ma cape, sachant bien QUI se trouvait enterré-là et pourquoi. Mhouahahaha !

 

Ah, ma douleur fut cuisante, j'ai souffert dans les cinquante dernières pages, implorant l'auteur de faire preuve d'un peu de compassion pour ses pauvres personnages.

 

Par contre, il n'a eu aucune compassion pour moi : le coup de pied au cul que je me suis prise ! "Je sais, je sais..." Tu parles que je savais ! Je sais qu'on ne sait rien, oui ! Tiens, un autre coup de pied pour m'apprendre à ne pas ricaner que "je sais" alors que je ne sais rien.

 

Une fois terminé, j'ai posé le roman sur la table et je me suis dit qu'un kleenex ne serait pas du luxe...

 

C'était beau, c'était grand, c'était magistral, c'était dur, émouvant, terrible... C'était Indridason, tout simplement.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014).

 

 

Titre : La Voix
 
Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition : Métailié (2007) / Points (2008)

Résumé :

Mauvaise publicité pour l'hôtel de luxe envahi par les touristes ! Le pantalon sur les chevilles, le Père Noël est retrouvé assassiné dans un sordide cagibi juste avant le traditionnel goûter d'enfants.

 

La direction impose la discrétion, mais le commissaire Erlendur ne l'entend pas de cette oreille.

 

Déprimé, assailli par des souvenirs d'enfance douloureux, il s'installe dans l'hôtel et en fouille obstinément les moindres recoins...

 

Critique :

♫ Petit papa Noël ♪ Toi qui as descendu ton pantalon ♫ Pour te faire câliner ton joujou ♫ Tu n'as pas oublié ton p'tit caoutchouc ♫ Mais avant de jouir, ton torse s'est fait occir ♫ Planté avec un couteau, ♫ Ça a fait r'tomber ton poireau ♫ Faisant flotter ton p'tit imper anglais...

 

Un sacré gros coup d'mou qu'il a eu le père Nowel ! Dans tous les sens du terme... Occupé sans aucun doute à se faire tutoyer la clarinette, il s'est fait trucider d'un coup de surin.

 

C'est dans le pantalon sur les chevilles, les couleurs en berne et la capote pendouillante sur son membre tout aussi raplapla qu'il fut trouvé par une des nettoyeuses de l'hôtel.

 

Lorsque le commissaire Erlendur Sveinsson et son équipe arrive, c'est dans cette attitude un peu grotesque qu'il découvre Gudlaugur, l'homme à tout faire d'un hôtel de luxe de Reikjavik, et qui jouait aussi au père Nowel pour les enfants.

 

Un homme qui vivait seul, logeait dans un cagibi de l'hôtel et avait peu d'amis, pour ne pas dire "aucun" et apparement pas de famille. Alors, pourquoi s'est-il fait tuer ? Et par qui ??

 

L'enquête est assez lente, comme dans tous les romans de l'auteur et on s'attache ici beaucoup plus au comissaire Erlendur qu'aux autres membres de l'équipe - Elinborg et Sigurdur Oli - qui eux, ne pensent qu'aux fêtes de Noël.

 

Note pour moi-même : ne pas lire des romans "période de Noël" lorsqu'on est en vacances sous le soleil.

 

On en apprendra plus aussi sur la disparition du petit frère du commissaire ainsi que sur sa fille Eva Lind, sans oublier leurs difficultés relationnelles.

 

Si "La femme en vert" avait des chapitres alternés nous faisant découvrir la vie d'une famille, si "La cité des jarres" nous parlait de la guerre froide, j'ai pensé lors de ma lecture que ce roman-ci manquerait de cette profondeur qui m'avait plu dans les autres.

 

Non, je me trompais, il y avait de la profondeur et beaucoup de tristesse dans le personnage de Gudlaugur, dans son enfance et sa vie. Je regrette de n'avoir connu ce personnage qu'au travers de sa mort.

 

Claustrophobe, attention, ce roman est un huis-clos entre les murs de l'hôtel... Erlendur, n'en ayant rien à faire des fêtes de Noël, va se louer un chambre dans cet hôtel qui se veut luxueux mais dont le chauffage est défectueux !

 

Roman glauque aussi de par ses sujets : meurtres, prostitution, pédophilie, drogues, jalousies, et coups bas chez les têtes blondes.

 

Ce roman m'a aussi surpris par son coupable, habituée que j'étais à ressentir de l'empathie pour les meurtriers des romans d'Indridasson.

 

Surprise aussi avec quelques touches d'humour...

 

Pas aussi merveilleux que "La femme en vert", mais ce roman possède des qualités qui font de lui un très grand roman fort sombre.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle (Grand Prix de la Littérature Policière 2007), Challenge "Nordique" chez Mes chroniques Littéraires et "Challenge Ma PAL fond au soleil - 2ème édition" chez Metaphore.

 

 

 

Titre : L'homme du lac
 
Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition:  Métailié (2008) / Points (2009)


Résumé :

En juin 2000, un tremblement de terre provoque un changement du niveau des eaux du lac de Kleifarvatn et découvre un squelette lesté par un émetteur radio portant des inscriptions en caractère cyrillique à demi effacées.

 

Le commissaire Erlendur et son équipe s'intéressent alors aux disparitions non élucidées dans les années 60, ce qui conduit l'enquête vers les ambassades des pays de l'ex bloc communiste et les étudiants islandais des jeunesses socialistes boursiers en Allemagne de l'Est, pendant la guerre froide.


Tous ces jeunes gens sont revenus du pays frère brisés par la découverte de l'absurdité d'un système qui, pour faire le bonheur du peuple,jugeait nécessaire de le surveiller constamment.


Erlendur, séduit par un indice peu commun, une Ford Falcon des années 60, s'obstinera à remonter la piste de l'homme du lac dont il finira par découvrir le terrible secret.


Petit plus : Indradison nous raconte une magnifique histoire d'amour victime de la cruauté de l'Histoire, sans jamais sombrer dans le pathos.

 

L'écriture, tout en retenue, rend la tragédie d'autant plus poignante.

 

Critique :

Oyez, oyez, braves damoiseaux et demoiselles ! Et souffrez que je vous présente mes confuses...

 

J'ai omis de vous conter la critique de ce roman que j'ai lu durant mes vacances de juin.

 

Ce que j'en ai pensé ? Entre nous, si vous êtes un adepte de la chasse à courre où l'on poursuit le gibier sans relâche, où les chiens, la gueule béante, se ruent sur la proie, la taillant en pièce, et que les chevaux, luisant d'écume, vous offrent une cavalcade endiablée, passez votre chemin.

 

Ce genre de sensations fortes se retrouvent chez les autres auteurs, par chez Indridason !

 

Dans les romans mettant en scène le commissaire Erlendur, on traque à son aise, on suit des pistes incertaines, juste armé d'un quart de poil dont on est même pas sûr qu'il appartient à notre gibier.

 

Pas de courses-poursuites, pas d'enquêtes qui vont vite, pas d'indices qui se ramassent à la pelle et pas des coupables enfermé dans un lieu clos.

 

Non, passez votre chemin si c'est après cela que vous courez, la truffe au vent.

 

Malgré tout, moi qui aime l'exaltation de la traque, j'ai apprécié changer de rythme dans ce polar islandais.

 

J'aime bien Erlendur et sa carapace qui se lézarde, ses enfants paumés, ses petites prises de becs avec eux, son côté "hors normes".

 

Oui, Erlendur va à son aise, il traque sans se presser, poussé par une idée qui lui trotte dans la tête.

 

Ce que j'ai apprécié aussi, c'est la partie "historique" qui se rapporte à un personnage dont on ne sait pas, au départ, son rapport avec le cadavre du lac.

 

Puis, tout doucement, on entrevoit une possibilité, une fin tragique et on se surprend à croiser les doigts que "non, pas ça !"

 

Une fois de plus, j'avais envie de prendre le coupable dans mes bras, de lui dire que...

 

Mais qu'auraient-pu apporter mes paroles à une peine aussi grande ?

 

Sans sombrer dans le pathos, l'auteur m'a mis les larmes aux yeux.

 

Oui, une aussi grosse brique qui possède un rythme lent m'a émue, entraînée, passionnée et je ne l'ai lâché qu'avec regrets.

 

Comme quoi, même les fans de chasse à courre peuvent, de temps à autre, lever le pied et traquer à son aise pour finir par se dire qu'on fait parfois plus de dégâts à trouver le coupable qu'à le laisser courir.

 

 

 

 

Titre : Hiver arctique


Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition : Métailié (2009) / Points (2010)

Résumé :

 

 

 

 

Titre : Hypothermie
 
Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition :  Métailié (2010) / Points (2011)


Résumé :

Un soir d'automne. Maria est retrouvée pendue dans son chalet d'été sur les bords du lac de Thingvellir. Après autopsie, la police conclut à un suicide.

 

Quelques jours plus tard, Erlendur reçoit la visite d'une amie de cette femme qui lui affirme que ce n'était pas "le genre" de Maria de se suicider et qui lui remet une cassette contenant l'enregistrement d'une séance chez un médium que Maria était allée consulter pour entrer en contact dans l'au-delà avec sa mère.

 

Celle-ci lui avait promis de lui envoyer un signe. Au pays du fantastique et des fantômes, aussi dubitatif que réticent, le commissaire Erlendur, troublé par l'audition de la cassette, se sent obligé de reprendre l'enquête à l'insu de tous.

 

II découvre que l'époux de Maria n'est pas aussi fiable qu'il en a l'air et ses investigations sur l'enfance de la suicidée, ses relations avec une mère étouffante vont le mener sur des voies inattendues semées de secrets et de douleur.

 

Obsédé par le deuil et la disparition, harcelé par les frustrations de ses enfants, sceptique devant les croyances islandaises, bourru au coeur tendre, le commissaire Erlendur poursuit sa recherche sur lui-même et rafle tous les suffrages des lecteurs.

 

Critique :

 

 

 

 

 

 

 

Titre : La rivière noire
 
Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition :  Points (2012)


Résumé :
Dans un appartement à proximité du centre de la ville, un jeune homme gît, mort, dans un bain de sang sans qu’il y ait le moindre signe d’effraction ou de lutte.

 

Aucune arme du crime, rien que cette entaille en travers de la gorge de la victime, entaille que le médecin légiste qualifie de douce,presque féminine.

 

Dans la poche de Runolfur, des cachets de Rohypnol, médicament également connu sous le nom de drogue du viol… Il semblerait que Runolfur ait violé une femme et que celle-ci se soit ensuite vengée de son agresseur.

 

Un châle pourpre trouvé sous le lit dégage un parfum puissant et inhabituel d’épices, qui va mettre Elinborg, l’inspectrice, amateur de bonne cuisine, sur la piste d’une jeune femme. Mais celle-ci ne se souvient de rien, et bien qu’elle soit persuadée d’avoir commis ce meurtre rien ne permet vraiment de le prouver.

 

La fiole de narcotiques trouvée parmi d’autres indices oriente les inspecteurs vers des violences secrètes et des sévices psychologiques.

 

En l’absence du commissaire Erlendur, parti en vacances, toute l’équipe va s’employer à comprendre le fonctionnement de la violence sexuelle, de la souffrance devant des injustices qui ne seront jamais entièrement réparées, et découvrir la rivière noire qui coule au fond de chacun.

 

Critique :

Vu que cette enquête était menée par l'inspectrice Elinborg et que mon commissaire bourru préféré (Erlendur), ayant préféré jouer les ours mal léché ailleurs, j'avais hésité à le lire.

 

L'inspectrice Elinborg, je la connais moins bien que son commissaire teigneux et asocial.

 

Allait-elle être à la hauteur de mes espérances ?

 

Allai-je retrouver la même ambiance alors que le bougonnant commissaire ne serait pas là pour suivre et ne pas lâcher une piste, tel un bouledogue amoureux d'un mollet bien dodu ?

 

Vu que c'était un emprunt, je me suis dit que si cela ne me plaisait pas, il n'y aurait pas péril en la demeure. L'erreur ne serait pas trop grave.

 

L'erreur aurai été de ne pas lire ce roman ! Dont j'ai dévoré les quelques 355 pages en moins de 24 heures...

 

Elinborg était à la hauteur et si son commissaire nous la joue bouledogue grognon, elle nous l'a joué style Saint-Hubert. Vous savez, ces chiens qui possèdent un flair bien plus grand que Rex le chien flic, capable de suivre une piste olfactive sur des kilomètres,  même ténue.

 

Comme toujours chez Indridason, les enquêtes prennent leur temps. Vitesse et précipitation ne vont pas ensemble.

 

J'ai aimé entrer dans l'intimité du domicile de Elinborg, en apprendre plus sur elle, modifier la perception que j'avais d'elle, la découvrir comme un policière "normale", avec ses emmerdes due à un fils ado qui raconte tout sur un Blog, à sa vie pas toujours facile...

 

Merci ! Je n'aurais pas voulu d'une flic Super-Woman avec une famille sans problème. Elle est humaine, voilà tout.

 

Découverte aussi de Sigurdur Oli sous un jour moins brillant, avec ses gaffes et ses emportements mal placés.

 

Une fois de plus, chez Indridason (mon troisième roman de l'auteur), le meurtre commis se situe dans ce que j'appellerais "une prestation de service rendu à la société".

 

Si chez une Reine du Crime anglaise bien connue, on se retrouvait avec soit un grand-oncle assassiné par son arrière-petit-neveu pour toucher le magot, ou une dame, jalouse, qui empoisonnait son époux parce que, durant la bataille de Waterloo, il avait frouchellé avec un autre Grognard,...

 

Bref, nous étions face à des morts "innocents" ou qui en avait peu sur la conscience. Comme dans quelques séries policières, ce n'est pas toujours le plus méchant que l'on assassine. Encore un peu, on versait une larme, même.

 

Chez Indridason, rien de tout cela ! Ici, on flingue les salauds... Aucun ne méritait une larme versée, sauf de reconnaissance.

 

Certes, ce n'est pas des pensées très charitables, mais que voulez-vous, j'aime quand on flingue des salauds... surtout des violeurs.

 

Non, ne me parlez pas de ses droits, au violeur. A partir du moment où on ne respecte pas les droits les plus élémentaires des autres, je ne vois pas pourquoi on devrait respecter les siens ensuite.

 

Car, non content de démolir leurs victimes par leur acte abject, ils les font mourir une seconde fois puisque, bien souvent, elles se terrent chez elles, elles ont honte, s'estiment coupable,... et vu que la Justice est laxiste avec les peines octroyées à ces pervers, les victimes se taisent.

 

Voilà pour ce qui en est du contenu du livre : une mort violente, du Rohypnol et quelques réflexions sur le laxisme de la justice. Sans oublier le traumatisme des victimes.

 

Donc, si l'atmosphère de cet opus est de la même trempe que les autres, la longueur en moins, je dois avouer que Elinborg a bien tiré son épingle hors du jeu dans cette enquête.

 

Et vu que nous n'étions pas dans un huis-clos, pas de liste de suspects sous la dent. La piste, faut la remonter, interroger, investiguer, renifler, improviser,...

 

Elinborg s'en sort comme un chef. Par contre, je m'étais douté que c'était une erreur, l'arrestation...

 

Mais en ce qui concerne le coupable, bien qu'une odeur m'ait fait filer ventre à terre vers lui, je ne connaissais pas vraiment le mobile.

 

Maintenant que j'ai terminé le livre, c'est chose faite.

 

Reste une question : Erlendur reviendra-t-il ?? Dommage que "Perdu de Recherche" n'existe plus.

 
Critique publiée sur Babelio le 13 août 2012 et dans le cadre du challenge "Thrillers et polars" organisé par Liliba.

 

 

 

Titre : La Muraille de lave


Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition : Métailié (2012) / Points (2013)

Résumé :

 

 

 

 

 

Titre : Étranges Rivages


Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition : Métailié (2013) / Points (2014)

Résumé :

 

 

 

 

 

Titre : Le Duel


Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition : Métailié (2014) / Points (2015)

Résumé :

 

 

 

 

 

Titre : Les Nuits de Reykjavik


Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition : Métailié (2015) / Points (2016)

Résumé :

Erlendur le solitaire vient d’entrer dans la police, et les rues de Reykjavik dans lesquelles il patrouille de nuit sont agitées : accidents de la circulation, contrebande, vols, violences domestiques…

 

Des gamins trouvent en jouant dans un fossé le cadavre d’un clochard qu’il croisait régulièrement dans ses rondes.

 

On conclut à l’accident et l’affaire est classée. Pourtant le destin de cet homme hante Erlendur et l’entraîne toujours plus loin dans les bas-fonds étranges et sombres de la ville.

 

Petit Plus : On découvre ici ce qui va faire l’essence de ce personnage taciturne : son intuition, son obstination à connaître la vérité, sa discrétion tenace pour résister aux pressions contre vents et marées, tout ce qui va séduire le commisaire Marion Briem.

 

En racontant la première affaire d’Erlendur, le policier que les lecteurs connaissent depuis les premiers livres de l’auteur, Arnaldur Indridason dépasse le thriller et écrit aussi un excellent roman contemporain sur la douleur et la nostalgie. 

 

Critique : 

Ça devient une habitude que les cadavres soient trouvés par des enfants qui jouent, dans les romans d'Arnaldur Indriðason car dans "La femme en vert" c'était pareil.

 

Bon, là c'était un morceau d'os humain, ici, c'est tout le corps noyé d'un SDF que les gamins trouvent, en jouant au radeau de la méduse dans l'eau des anciennes tourbières.

 

Les garçons tapotèrent l’anorak vert qui tournoya à la surface de l’eau, puis décrivit un arc de cercle avant de couler. S’aidant de leurs bâtons, ils le firent remonter et furent saisis d’effroi.

 

Quel choc j'ai eu de découvrir mon cher commissaire Erlendur Sveinsson à l'époque où il était un simple flic travaillant de nuit, dans les années 70 (1974)... "Erlendur, simple flic", ça ferait un bon titre de film.

 

Notre vieil ami est jeune et bien moins bougon et ours mal léché que lorsqu'il prendra de la bouteille et du galon, malgré tout, un trait de caractère est déjà bien présent : il ne lâche rien et piétine toutes les règles imposées aux policiers.

 

– Vous devriez passer nous voir à la Criminelle si vous avez envie d’un peu de changement, déclara Marion. J’ai parcouru les rapports que vous nous avez remis sur Hannibal et Oddny. J’ai pu constater que ça ne vous gênait pas d’enfreindre toutes les règles que nous nous imposons au sein de la police.

 

Erlendur étant un simple flic de proximité, il n'a pas à enquêter sur la mort du clochard Hannibal puisque son domaine d'action c'est les tapages nocturnes, les bagarres, les cambriolages, les accidents de la route...

 

Mais c'est plus fort que lui, il veut savoir ce qu'il lui est arrivé, si c'est un meurtre déguisé en accident ou pas...

 

Pourquoi ? Parce qu'il avait croisé souvent la route de ce laissé-pour-compte, qu'il est curieux et qu'il avait trouvé que cette affaire avait été enterrée trop vite par ses collègues de la Criminelle car ils avaient une affaire de disparition sur les bras et qu'elle était plus importante que la mort d'un clochard.

 

Erlendur se demandait si la manque de zèle de ses collègues tenait au statut social de la victime, s'ils ne considéraient pas en fin de compte qu'il ne s'était tien passé de notable, si ce n'est que depuis il y avait un clochard de moins dans les rues.

 

Têtu et tenace, notre pas encore commissaire va remonter patiemment et méticuleusement la piste du SDF durant ses journées de récupération, à titre personnel et se rendre compte que... Non, je ne dirai rien de plus !

 

Lire les romans d'Arnaldur Indriðason c'est plonger la tête la première dans ce beau pays qui est l'Islande, mais pas du côté de la carte postale touristique, non, dans ces mauvais quartiers, entrant chez les gens et découvrant leur noirceur : drogues, viols, femmes battues, disparitions, meurtres... Que des joyeusetés, en fait.

 

L'auteur nous parle des disparitions mystérieuses de personnes, ces qui un jour ont pris la route du travail, de la maison, de l'école et qui n'y sont jamais arrivés.

 

Il pensa à cette maison du quartier Ouest devant laquelle il lui arrivait de passer quand revenait l'obséder l'histoire de la jeune fille disparue sans laisser de traces alors qu'elle se rendait à l'Ecole ménagère.
Il était évident qu'il s'intéressait aux disparitions. Au phénomène en soi, mais aussi au sort de ceux qu'on ne revoyait jamais et à ceux qui restaient.
Il avait conscience que cette obsession plongeait ses racines dans le drame qu'il avait vécu dans sa chair sur les hautes landes des fjords de l'Est et dans ses lectures sur les gens qui se perdaient dans la nature et les épreuves qu'ils enduraient en sillonnant ce pays âpre et impitoyable.

 

Sans jamais avoir une plume ennuyeuse, l'auteur nous parle de son pays au travers des pérégrinations de notre Erlendur et nous ballade aussi durant son enquête, nous entrainant sur des pistes qui peuvent se révéler être fausses.

 

Avec Erlendur, la résolution du crime passerait même pour sommaire tant le contexte social de l'Islande est important.

 

Mais rassurez-vous, l'auteur ne sacrifie ni l'un, ni l'autre et donne tout son talent aussi bien pour nous servir une enquête simple (mais jamais simpliste) avec une résolution plausible tout en nous mitonant un portrait de son pays aux petits oignons.

 

Un roman qui se lit tout seul, découvrant, émerveillée, les premiers pas de Erlendur dans la police, moins bougon que d'habitude, encore célibataire et sans ses problèmes avec ses deux enfants pas encore nés, mais déjà un homme soucieux, taciturne, mélancolique, solitaire et sans cesse hanté par les fantômes de son enfance.

 

Il pensait aux nuits de Reykjavik, si étrangement limpides, si étrangement claires, si étrangement sombres et glaciales. Nuit après nuit, ils sillonnaient la ville à bord d'une voiture de police et voyaient ce qui était caché aux autres: ils voyaient ceux que la nuit agitait et attirait, ceux qu'elle blessait et terrifiait. Lui-même n'était pas un oiseau nocturne, il lui avait fallu du temps pour consentir à quitter le jour et à entrer dans la nuit, mais maintenant qu'il avait franchi cette frontière, il ne s'en trouvait pas plus mal. C'était plutôt la nuit que la ville lui plaisait. Quand, dans les rues enfin désertes et silencieuses, on n'entendait plus que le vent et le moteur de leur voiture.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016), le Challenge "Nordique 2016" chez Mes chroniques Littéraires, Le Mois du Polar chez Sharon (Février 2016) et Le "RAT a Week, Winter Édition" chez Chroniques Littéraires (351 pages - xxx pages lues sur le Challenge).

 

 

 

Titre : Le Lagon Noir


Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition : Métailié Noir (2016)

Résumé :

Reykjavík, 1979. Le corps d'un homme vient d'être repêché dans le lagon bleu, qui n'est pas encore aussi touristique qu'aujourd'hui. La victime serait tombée d'une très grande hauteur, peut-être a-t-elle été jetée d'un avion.

 

En découvrant qu'il s'agit d'un ingénieur qui travaille à la base américaine de Keflavik, l'attention de la police se tourne vers de mystérieux vols secrets effectués entre le Groenland et l'Islande.

 

Les autorités américaines ne sont pas prêtes à coopérer et font même tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la police islandaise de faire son travail. Conscients des risques qu'ils prennent, Erlendur et Marion Briem poursuivent leur enquête avec l'aide d'un officier de la base.

 

En parallèle, Erlendur travaille sur une vieille affaire non résolue : une jeune fille disparue sur le chemin de l'école, quarante ans plus tôt.

 

Petit Plus : Erlendur a trente ans et vient de divorcer. Le personnage est plus jeune, plus ouvert et bien moins désillusionné et sombre que dans l'avenir que nous lui connaissons. Il travaille depuis peu à la brigade d'enquêtes criminelles sous les ordres de Marion Briem et ne cache pas ses positions contre la présence américaine sur le sol islandais.

 

Indridason construit un univers particulier, un personnage littéraire de plus en plus complexe ; peu à peu le roman noir est absorbé par la littérature et la qualité de l'écriture.

 

Critique : 

Erlendur... de toi je suis les enquêtes et ce, quelque soit l'époque à laquelle elles se déroulent.

 

Soit contemporainement, lorsque tu es un commissaire bougon, soit celles des années 70, quand tu étais un simple flic et puis un jeune enquêteur à la criminelle.

 

Direction l'époque où je tétais encore le sein de ma mère pour une double enquête (la mort est en promo) : une mort suspecte et une disparition vieille de 25 ans.

 

Ceux qui ont lu les enquêtes de Erlendur savent combien il est obsédé par les disparitions non résolues, combien ça le ronge, combien il dévore tout ce qu'il trouve sur le sujet. Et en Islande, les disparitions sont légions.

 

Alors, tout en enquêtant avec Marion Briem, sa "chef", il mènera aussi son enquête personnelle sur cette disparition.

 

Ce que j'apprécie fortement chez l'auteur, c'est qu'au travers des enquêtes de son policier, il nous parle aussi de son pays en long et en large. Que ce soit au niveau des paysages, des landes désertiques, sauvages et arides, du climat, du contexte social de misère, de politique ou de cuisine.

 

– Évidemment, les boutiques étaient vides à cette époque. Le rationnement a duré des années.

 

–  Et ces baraquements n’étaient pas confortables, n’est-ce pas ? demanda Erlendur.
– Pas confortables ? ! Je ne vous le fais pas dire. Certains étaient un peu mieux que d’autres, mais ceux que j’ai connus n’étaient pas dignes d’accueillir des êtres humains.

 

Erlandur et Marion s'installèrent à une table isolée. Le plat du jour était de la raie faisandée à la graisse de mouton fondue. Marion craignait que l'odeur du poisson, un mélange de moisissure et d'urine, n'imprègne ses vêtements. Erlandur ne s'en souciait guère et demanda à ce qu'on lui serve une bonne portion de raie bien aspergée de graisse [...].

 

Ici, ce sont les yankees qui ont une base sur l'île et qui traitent les autochtones comme des parias, des êtres inférieurs.

L’homme fixa longuement Marion en se demandant sans doute comment se dépêtrer de cette calamité autochtone.

 

Tout cela avait provoqué des querelles enflammées concernant la présence d’une armée étrangère sur le sol national, et cela durait depuis la signature de l’accord de défense avec les États-Unis, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 

Se faire traiter de parasite dans son propre pays, ça donne envie de s'exclamer, tel le maréchal des logis-chef Ludovic Cruchot "Elle est forte, CELLE-LÀ !".

 

– C’est vous qui passez votre temps à vider les distributeurs de notre immeuble ?
– Je n’y ai jamais touché, c’est la première fois que je viens ici.
– Vous êtes tous les mêmes, fichus Islandais ! Espèce de parasites !

 

Mais soyons correct, certains islandais ont profité aussi du marché noir et de la présence des américains. Erlendur, qui, en plus d'être un homme réservé qui a du mal avec les conventions sociales, déteste l'armée ! Enquêter chez eux ne sera pas sans heurts.

 

– On regarde l’armée de travers et on lui trouve tous les défauts, mais ça ne pose aucun problème de s’enrichir sur son dos, s’étonna-t-il en allumant une cigarette.

 

— C’est normal que vous soyez choqué, reconnut Erlendur, désireux de témoigner une forme d’empathie à son interlocuteur.

– Vous croyez que les menaces d’un petit flic local de votre espèce nous impressionnent ? Ce périmètre est sous contrôle américain et vos menaces n’ont aucun pouvoir.

 

On ne s'embête jamais avec Erlendur, les deux enquêtes s'alternent, les questions sans réponses s'enchainent, la tension monte, le suspense aussi et la plume d'Indriðason est toujours acérée et pique juste où il faut, comme un moustique.

 

Une seule chose m'a chagrinée : dans le précédent tome, sa copine lui proposait d’emménager avec lui et ici, 5 ans plus tard, on le retrouve divorcé avec interdiction de voir ses enfants.

 

Il était en pleine forme. Tous les collègues avaient remarqué qu’il avait eu une passe assez sombre récemment. Marion pensait que c’était sans doute lié à ce qui se disait au bureau, mais que personne ne mentionnait en présence de l’intéressé : il avait divorcé.

 

Cela m'a chagriné parce que j'aurais aimer entrer un peu plus dans sa vie de couple, savoir tout ce qu'il y avait eu entre lui et sa femme entre la mise en ménage et le divorce, j'aurais aimé voir naître ses enfants.

 

Une fois de plus j'ai passé un excellent moment lecture avec mon cher Erlendur, ce policier plus entêté qu'un troupeau de bourriques, aussi collant qu'un Columbo (sans la réplique de "ma femme"), aussi perspicace qu'un Sherlock Holmes qui serait réservé.

 

Erlendur, c'est aussi un policier taciturne avec sa vie privée et qui est hanté par les disparitions comme il me hante depuis que j'ai fait sa connaissance littéraire.

 

Buté, il faisait preuve d'une indépendance hors norme, n'éprouvait jamais le besoin de faire part de ses sentiments et passait son temps plongé dans son étrange passion, les récits de disparitions.

– Ce n’est peut-être pas forcément… peut-être pas uniquement la question de ceux qui meurent ou qui se perdent, mais plutôt…
– Oui ?
– … plutôt de ceux qui restent, ceux qui doivent lutter contre les questions laissées en suspens. C’est peut-être ça qui est le plus intéressant.

 

Lire un roman d'Indriðason c'est prendre un billet direct pour l'Islande : pas un low-cost mais un première classe.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016) et le Challenge "Nordique 2016" chez Mes chroniques Littéraires.

 

 

 

Titre : Betty
 
Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition : Points (2012)

Résumé :

Dans ma cellule je pense à elle, Betty, si belle, si libre, qui s'avançait vers moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence.

 

Qui aurait pu lui résister ? Ensuite, que s'est-il passé ? Je n'avais pas envie de ce travail, de cette relation. J'aurais dû voir les signaux de danger. J'aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J'aurais dû... J'aurais dû... J'aurais dû...


Maintenant son mari a été assassiné et c'est moi qu'on accuse. La police ne cherche pas d'autre coupable. Je me remémore toute notre histoire depuis le premier regard et lentement je découvre comment ma culpabilité est indiscutable, mais je sais que je ne suis pas coupable.


Petit plus : Un roman noir écrit en parallèle avec la série des aventures du commissaire Erlendur Sveinsson.

 

 

 

 

Titre : Opération « Napoléon »
 
Auteur : Arnaldur Indriðason
Édition : Métailié (2015)

Résumé :

1945. Un bombardier allemand, pris dans le blizzard en survolant l’Islande, s’écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier d’Europe. Parmi les survivants, étrangement, des officiers allemands et américains.

 

L’Allemand le plus gradé affirme que leur meilleure chance de survie est de marcher vers la ferme la plus proche. Une mallette menottée au poignet, il disparaît dans l’immensité blanche.

 

Dans les années qui suivent les Américains lancent en vain des expéditions pour faire disparaître cette opération militaire mystérieuse et encombrante.

 

1999. Le glacier fond et les satellites repèrent une carcasse d’avion, les forces spéciales de l’armée américaine envahissent immédiatement le Vatnajökull et tentent en secret de dégager l’avion.

 

Deux jeunes randonneurs surprennent ces manœuvres et sont rapidement réduits au silence.

 

Avant d’être capturé l’un d’eux contacte sa sœur Kristin, une jeune avocate sans histoires. Celle-ci se lance sur les traces de son frère dans une course poursuite au cœur d’une nature glaçante. 

 


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