8.1 Stephen King

 

 

 

Titre : Mr Mercedes


Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (2015)

Résumé :

— Je crois qu’il y a plein de gens qui rêvent de faire ce que j’ai fait... La seule différence, c’est que moi, je l’ai vraiment fait !

 

Midwest 2009. Un salon de l'emploi. Dans l’aube glacée, des centaine de chômeurs en quête d’un job font la queue. Soudain, une Mercedes rugissante fonce sur la foule, laissant dans son sillage huit morts et quinze blessés.

 

Le chauffard, lui, s’est évanoui dans la brume avec sa voiture, sans laisser de traces.

 

Un an plus tard. Bill Hodges, un flic à la retraite, reste obsédé par le massacre.

 

Une lettre du tueur à la Mercedes va le sortir de la dépression et de l’ennui qui le guettent, le précipitant dans un redoutable jeu du chat et de la souris.

 

Avec ce polar très noir, véritable plongée dans le cerveau d’un psychopathe qui ferait passer Norman Bates pour un enfant de chœur, Stephen King démontre une fois encore son époustouflant talent de conteur, qui s’affranchit des frontières et des genres.
 

Critique : 

Sûr que si le tueur avait utilisé une R6 pour faire son coup, il aurait tué moins de monde lorsqu'il fonça dans cette foule de chômeur attendant dans l'aube glacée que le salon de l'emploi s'ouvre...

 

Par contre, le titre du roman aurait fait moins classe... L'avantage de la bagnole a fait 8 morts et 15 blessés.

 

Le King qui nous gratifie d'un polar, un polar vrai de vrai, sans monstre tapi sous le tapis ou sous le lit. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j'en redemande.

 

Vous êtes un flic à la retraite, avec un bide digne d'une femme enceinte de 5 mois et vous passez vos mornes journées affalé dans votre fauteuil à regarder à la télé des programmes tellement débiles qu'à côté d'eux, une certaine Nabi** passerait pour un prix Nobel en physique nucléaire. C'est vous dire...

 

— Tu peux faire accéder une pute à la culture mais tu peux pas la faire réfléchir.

 

Votre carrière fut prolifique, mais c'est sur cette affaire non résolue qu'elle s'est achevée. Devant la platitude de votre existence, l'envie vous prend d'introduire le canon d'un révolver dans votre bouche afin de mettre fin à cette retraite de merde. Appuiera, appuiera pas ?

 

Ding, dong, vl'a l'facteur avec une lettre qui va vous changer la vie. Une lettre de celui que la presse surnomma Mr Mercedes vous est adressé et ce petit salaud vous nargue. Allez, on secoue sa bedaine et on résout cette putain d'enquête qui fait tache sur le CV de départ !

 

Éliminons d'emblée ce qui m'a énervé dans ce roman : l'utilisation du présent. Pour le reste, ce n'est que du bon.

 

Ceci est une enquête classique si ce n'est que, à la différence des Agatha Christie, pas de coupable à choisir dans la salle à manger puisque nous connaissons l'identité du tueur à la Mercedes.

 

Un psychopathe digne des plus fêlés parce qu'un méchant, ça doit être mieux réussi que les autres, un méchant bien travaillé, sans circonstances atténuantes. Comme je les aime.

 

Des personnages secondaires attachants (Jerome, Janey, Holly), possédant de l'humour et notre flic retraité qui, tel un chien de chasse, repart sur la piste de son Moby Dick. Un flic reste un flic, même à la retraite.

 

Heureusement qu'il sera secondé par sa fine équipe, dont un jeune gars bourré d'humour et des références à Sherlock Holmes à profusion.

 

Pas besoin d'être Sherlock Holmes pour deviner que Pete est arrivé le premier.

 

— J'en doute pas, mais comme ça, t'auras le temps de réfléchir à mon petit problème en faisant la queue. Imagine que t'es Sherlock, ça t'aidera peut-être.

 

— Ok." Tyrone Feelgood Delight sort de sa boîte. "Missié être Sherlock ! moi simple docteu' Watson !"

 

— Donc c'est plus le mystère de la pièce fermée, c'est celui de la voiture fermée. Un problème à résoudre en quatre pipes, ça, m'sieur Holmes.

 

— Je sais pas, monsieur Hodges, on dirait une énigme à la Sherlock Holmes. Un vrai problème à résoudre en trois pipes mais je ne vais pas vous demander de ne pas m'adresser la parole pendant cinquante minutes.

 

Une écriture agréable, ne crachant pas sur l'humour ou les situations cocasses, sans temps mort malgré un récit qui roule sur son train de sénateur.

 

Si je devais choisir entre un dépannage au Paradis des Pedzouilles et me faire enfoncer une belette dans le cul, je choisirais la belette.

 

Du sang, du sexe, de la sueur et des larmes... De l'émotion brute ressentie (avec Sammy le camion de pompier - seuls les lecteurs comprendront), du rire, des sourires, de l'adrénaline, du suspense et des moments d'angoisses.

 

Le King, c'est tout ça. Il ne cesser jamais de m'enchanter et de me captiver.

 

Le King, c'est "It's now or never" et un conseil "NOW" !

 

Challenge "Thrillers et polars" de Canel (2014-2015) et Le "Challenge US" chez Noctembule.

 

 

 

Titre : Docteur Sleep
 
Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (2013)

Résumé :

Danny Torrance a grandi. Ses démons aussi... Hanté par l’idée qu’il aurait pu hériter des pulsions meurtrières de son père Jack, Dan Torrance n’a jamais pu oublier le cauchemar de l’Hôtel Overlook.

 

Trente ans plus tard, devenu aide-soignant dans un hospice du New Hampshire, il utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser les mourants, gagnant ainsi le surnom de « Docteur Sleep », Docteur Sommeil.

 

La rencontre avec Abra Stone, une gamine douée d’un shining phénoménal, va réveiller les démons de Dan, l’obligeant à se battre pour protéger Abra et sauver son âme...

 

Critique : 

L'avantage d'avoir attendu aussi longtemps pour lire "Shining", c'est que je n'ai pas dû poireauter 36 ans pour avoir des nouvelles du petit Danny Torrance, moi ! Imaginez ceux qui, l'ayant lu il y a longtemps, se faisant des films sur ce que Danny aurait pu devenir...

 

Ben moi, juste après avoir posé "Shining" sur la table, j'ai attrapé "Docteur Sleep" et poursuivit l'aventure, retrouvant Danny et sa mère après leurs aventures mouvementées...

 

"Le deuxième jour du mois de décembre d'une année où un planteur de cacahuètes de Géorgie était aux affaires à la Maison-Blanche, l'un des plus grands hôtels de villégiature du Colorado brûla de fond en comble".

 

Wendy n'est pas en forme et Danny est en proie avec ses démons Overlookiens. Heureusement que Dick Halorann est là pour expliquer à son jeune élève comment rendre ses démons muets.

 

"C’est ce que fait le maître quand l’élève est prêt. Apprendre est un cadeau en soi, tu sais. Le meilleur que quiconque puisse offrir ou recevoir".

 

Il fallait oser écrire la suite de "Shining", 36 ans après... Là où l'exercice aurait pu se révéler "casse-gueule" et le devenir, et bien, il n'en est rien.

 

Le King est parvenu à nous livrer une suite à cent lieues de Shining (pas de huis-clos et je n'ai pas eu la trouille), faisant grandir le petit Danny, sans que l'histoire ne devienne un bouillon infâme.

 

L'écriture de King a changée, en 36 ans, et il n'était plus en proie aux démons de la dive bouteille. Malgré tout, il sait toujours faire passer les émotions et nous faire avaler une brique sans que l'on ait l'impression d'en lire une.

 

Sa force ? Savoir faire évoluer ses personnages : Danny a grandi, mais au début, on est loin d'un Superman utilisant son Don pour aider les autres. Loin de là...

 

Il est alcoolo, a des crises de violence tout comme son père et il est même arrivé à me décevoir énormément sur un acte qu'il a commis... Acte qui le hantera toute sa vie. Oui, Danny est humain ! Son auteur a bien compris qu'il fallait passer par des moments durs et lui faire toucher le fond avant de le faire remonter.

 

"Il plongea la main dans son sac en papier brun, dévissa le bouchon du contenant en verre empli de liquide alcoolisé et renifla l’odeur ambrée. Cette odeur aussi savait parler, même si elle n’avait qu’un seul message à délivrer : Salut, vieil ami. Meurs encore un peu."

 

La force du King réside aussi dans sa manière de renouveler l'histoire, de ne pas tourner en rond : l'invention du "Noeud Vrai" - sorte de secte "vampirique" très riche, sillonnant le pays en camping-car, tels des romanichels de luxe, et voleurs d'un bien plus précieux que l'argent - était un coup de Maître.

 

Les Méchants sont fouillés, travaillés, c'est le mythe du "vampire suceur de sang" qui est revisité puisqu'ils ne se nourrissent pas de notre fluide rouge, mais d'autre chose... On croise leur route dans le début du roman, sans savoir "qui" ils sont exactement et quel sera leur rôle dans le roman.

 

De même pour la petite Abra, que nous suivrons dès sa naissance, apprenant toujours plus sur cette enfant possédant le Don. On la suit dans son évolution, on partage ses doutes et on remarque qu'elle possède un tic bien connu des lecteurs de Shining... Un personnage attachant et on sent venir les recoupements avec Dan.

 

C'est un autre talent du King que de nous parler de tout ces personnages, ingrédients indispensables de la recette finale, alternant les récits, aiguisant notre curiosité, mais sans trop nous révéler de ce que sera leur rôle, jusqu'à ce que tout le monde soit en place et que le lecteur ait tordu ses méninges en vaines supputations.

 

Si cette suite a été écrite sans que le King n'ait recours à la prise de substances alcoolisées ou illicites, il n'en reste pas moins qu'elle comporte une grande partie de son âme, de sa vie, du fonctionnement des A.A et il n'hésite pas à nous parler de la dépendance à l'alcool qui fait tout perdre, de la famille au boulot, en passant par l'argent, par l'estime que l'on a de soi et la moralité. On perd tout ! Sans doute que le King avait le désir de tordre le cou de ses propres démons d'ancien alcoolo...

 

Sans oublier l'accent mis sur l'importance de la famille (comme dansShining), de ses réflexions sur une certaine Amérique et sur ces pensionnés qui sillonnent le pays dans leurs caravanes de luxe, sur ces gens qui vieillissent et rendent leur dernier soupir, la peur au ventre, dans des hospices mouroirs.

 

L'avantage du livre, c'est qu'il n'est pas bourré d'action au détriment d'un scénario pâlot (comme pour certains films). Que du contraire, le scénario est bétonné, l'action présente, mais pas tout le temps et je me suis laissée emporter par le maelström du grand final qui se met en place lentement mais sûrement.

 

Durant ma lecture, j'ai même trouvé qu'il y a un bon équilibre entre le tout : la vie que Danny se cherche, sa lutte contre ses démons au goût de malt, son travail à l'hospice, ses réunions aux A.A, ses amis, l'existence du Noeud Vrai, leurs exactions, la vie d'Abra, la montée en puissance de son Don et sa rencontre avec Danny...

 

"Quand l’élève est prêt, le maître apparaît".

 

Bref, la plume du King est un tapis magique qui nous emporte vers l'émerveillement de son histoire. Une suite qui peut se lire indépendamment de Shining, mais entre nous, la lecture du premier apportera bien plus au second !

 

J'ai aimé Danny tout petit, j'ai aimé ce qu'il est devenu, son travail afin d'aider les mourants à passer le cap final et mon empathie s'est tournée vers la petite Abra parce qu'on a envie de la protéger, comme on voulait protéger Danny dans Shining.

 

Une scène m'a fait chaud au coeur sur le "toit du monde", dans le final et je remercie Stephen d'avoir inséré cette ultime preuve de l'amour... "Il" n'a jamais voulu le tuer mais "il" n'aurait jamais su résister à la puissance de l'Overlook... C'est tout simplement magnifique et magique.

 

Laissez-moi terminer par une petite mise en garde : quand vous circulerez sur les routes d’Amérique, méfiez-vous de ces Winnebago et Bounder. On ne sait jamais qui peut se trouver à l’intérieur. Ni "quoi".

 

Livre participant au Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014)et au "Challenge US" chez Noctembule.

 

 

 

Titre : Revival


Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (Septembre 2015)

Résumé :

Il a suffi de quelques jours au charismatique Révérend Charles Jacobs pour ensorceler les habitants de Harlow dans le Maine. Et plus que tout autre, le petit Jamie. Car l'homme et l'enfant ont une passion commune : l'électricité.

Trente ans plus tard, Jamie, guitariste de rock rongé par l'alcool et la drogue, est devenu une épave. Jusqu'à ce qu'il croise à nouveau le chemin de Jacobs et découvre que le mot "Revival" a plus d'un sens... Et qu'il y a bien des façons de renaitre ! 

 

Critique : 

Entre Stephen King et moi, ce ne fut pas toujours "Love me tender" mais comme une vieille histoire d'amour, je reviens souvent vers lui.

 

Le King, c'est un vieil amant qui me fit atteindre des sommets de plaisir littéraire avec sa plume.

 

Là, je suis embêtée parce que en lisant ce King, mon cœur n'a pas fait Bong, ni même Boum.

 

Non pas que ce King soit de la daube, non, n'exagérons pas, ce serait mentir, mais il lui manque un petit je-ne-sais-quoi pour qu'il ait l'étoffe des Grands Romans du King.

 

Où c'est que le bât à blessé ? C'est là que les Romains vont s'empoigner, que les Athéniens vont s'atégnir et que les Parthes vont partir parce que je ne sais pas.

 

Le début du roman est assez lent mais cela ne m'a pas dérangée car le King plantait ses personnages principaux et secondaires et arrosait le tout afin de les faire grandir et évoluer.

 

J'ai aimé ces passages avec le petit Jamie Morton, 6 ans, petit garçon charmant, attachant, espiègle et jouant avec ses petits soldats. Une famille américaine moyenne, des parents normaux.

 

Quant au révérend Charles Jacobs et bien, c'était un homme d'église comme je les apprécie alors que le résumé laissait présager un prédicateur zélé digne d'une secte puisqu'il était dit qu'il avait "ensorcelé les habitants de Harlow (Maine) en quelques jours".

 

Bof, juste un homme charismatique avec une jolie épouse et un petit garçon qui sera la coqueluche des autres enfants. Bref, rien d'un zinzin ou d'une grenouille de bénitier, le révérend !

 

Le Terrible Sermon qu'il prononça un jour était bien écrit, reflétait bien le discours d'un homme qui doute, qui souffre, qui perd la Foi, mais le problème est qu'il n'y avait personne dans l'assemblée pour lui répondre et réfuter une partie de ses paroles.

 

— Qu’elle ait été à jeun ou pleine comme une barrique, ça ne change rien. Mario Andretti lui-même n’aurait pas pu éviter cette collision. Le révérend Jacobs a eu raison sur un point : les gens veulent toujours trouver une raison aux malheurs de la vie. Des fois, il n’y en a pas.

 

J'aurais aimé une joute verbale entre celui qui croyait toujours et celui qui ne croyait plus. Là, c'est trop facile d'accuser son chien d'avoir la rage parce qu'on veut le noyer. Son coupable était mal choisi. Anybref !

 

Ensuite, dans la seconde partie, ça se corse, on prend de la vitesse avant de ralentir un peu pour ensuite relancer la machine, telle une fusée propulsée par un ouragan.

 

Malgré le style du King, malgré ses personnages travaillés, malgré ses piques traditionnelles contre les citoyens des États-Unis, malgré le final terrible et terrifiant de par ses conséquences (et pas par ce que j'ai lu), le tout manquait de sel et de piment.

 

Outre le fait d’être réservés par nature et par éducation, les Yankees ont aussi tendance à se complaire dans les préjugés de race et de religion. Trois ans plus tard, au collège de Gates Falls, j’ai entendu un de mes professeurs dire à un autre sur un ton d’incompréhension indignée : « Mais enfin, pourquoi être allé assassiner ce révérend King ? Pour l’amour du ciel, c’était un bon nègre ! »

 

Jamais la lecture ne m'a ennuyée, jamais je n'ai décroché, j'ai lu avec passion, je me suis attachée à Jamie, j'ai eu mal pour lui quand il était enfoncé dans sa merde, j'ai aimé le suivre, je me suis attachée au révérend, j'ai aimé l'histoire, le scénario, la plume...

 

Malgré tout ça, il manque un truc (et je suis incapable de vous dire quoi) pour que ce roman aille trôner avec les autres au Panthéon des romans du King.

 

J'ai dû faire un court-circuit quelque part... Trois étoiles quand même parce qu'il ne manquait pas grand-chose pour en faire un Grand mais sans ça, ça le fait un peu moins !

 

La curiosité est une terrible chose, mais c’est une chose humaine. Tellement humaine.

— Ils ne viennent pas ici pour voir la réalité, Jamie, ils veulent du fantastique.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016) et Le "Challenge US" chez Noctembule.


 

 

 

Titre : Joyland
 
Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (2014)

Résumé :

Les clowns vous ont toujours fait un peu peur ?
L’atmosphère des fêtes foraines vous angoisse ?
Alors, un petit conseil : ne vous aventurez pas sur une grande roue un soir d’orage.

Après une rupture sentimentale, Devin Jones, 21 ans, débarque l’été 1973 à Joyland, petit parc d’attraction sur le littoral de la Caroline du Nord.

 

Il est embauché avec d’autres étudiants pour compléter l’équipe de forains, à la fois étrange et joyeuse. Sa rencontre avec un petit garçon doué de voyance, atteint d’une maladie grave, et surtout de sa mère, va changer la vie de Devin.

 

Obsédé par le mystère du train fantôme soi-disant hanté par le spectre d’une femme égorgée 4 ans auparavant, le jeune homme se lance dans l’enquête.

 

Un nouveau meurtre est-il possible ? Parviendra-t-il à l’éviter ? Une chose est sûre, l’aventure le changera à jamais.

 

Critique : 

 Vous êtes à la recherche de clowns terrifiants et de fêtes foraines plus angoissante que la scène de douche dans « Psychose » ? S’il vous plaît, reposez ce livre dans le rayon et allez voir ailleurs…

 

Quand au fait qu’il ne faut pas monter sur une grande roue un soir d’orage, n’importe quel plouc… heu, n’importe quel lapin aurait pu vous le dire (seuls ceux qui ont lu le livre la comprendront, celle là !).

 

Sincèrement, je ne sais pas ce qu’ils fument au service de rédaction des « 4ème de couv' » chez Albin Michel, mais en tout cas, c’est de la bonne ! Ou alors, personne n’a lu le livre, parce que le court résumé au dos du livre ne correspond pas du tout à l’histoire !

 

On m’avait déjà prévenue et ça tombait bien parce que je ne voulais pas lire un récit avec un clown qui fait peur.

 

Durant ses vacances d’été de 1973, Devin Jones, 21 ans et toujours puceau, débarque à Joyland, petit parc d’attraction sur le littoral de la Caroline du Nord. Il est embauché avec d’autres étudiants pour compléter l’équipe de forains, à la fois étrange et joyeuse.

 

Notre brave gars, dont la copine n’a jamais voulu qu’il trempe son biscuit dans sa tasse de café, sent bien que ça ne marche plus fort dans son couple et en effet, il va se taper un gros chagrin d’amour durant son job d’été car madame le largue comme un vulgaire torchon (le truc sur lequel on essuie ses pieds).

 

« Les gens trouvent que les premières amours sont tendres. Et jamais plus tendres que lorsque ce premier lien se brise… Il y a bien un millier de chansons pop et country à l’appui : des histoires d’imbéciles qui ont eu le cœur brisé. Le fait est que ce premier cœur brisé est toujours le plus douloureux, le plus long à guérir, et celui qui laisse la cicatrice la plus visible. Tendre, vous croyez ? »

 

« J’ai la soixantaine maintenant, les cheveux blancs, j’ai survécu à un cancer de la prostate et, malgré tout, je me demande toujours pourquoi je n’étais pas assez bien pour Wendy Keegan ».

 

« Aujourd’hui, ce que je sais, c’est que les mecs galants tirent rarement leur crampe… Brodez ça sur un canevas et accrochez-le dans votre cuisine ».

 

Mais non, Devin, toute la vie ne s’écroule pas après une rupture ! Tu es désespéré, c’est normal, mais tu verras ensuite quelle renaissance tu vas avoir.

 

L’histoire commence doucement durant les 80 premières pages, mais je ne m’ennuyais pas et je suivais Devin, un personnage attachant, faire ses premiers pas dans le parc. Oui, j’étais bien, dans le parc en compagnie de mes bleus préférés : Devin, Erin et Tom.

 

C’est bien simple, le King aurait pu me raconter la fabrication du pop-corn, j’aurais eu la banane tellement j’étais bien dans son roman.

 

Quand au personnel déjà présent à Joyland, j’avais plaisir à les retrouver au fur et à mesure des chapitres, Devin nous racontant tout de cet été, mélangeant les moments de 1973 et ceux vécus plus tard, à l’âge vraiment « adulte » ou à 60 ans.

 

« Quand t’as vingt et un ans, la vie est nette comme une carte routière. C’est seulement quand t’arrive à vingt-cinq que tu commences à soupçonner que tu tenais la carte à l’envers… et à quarante que t’en as la certitude. Quand t’atteins les soixante, alors là, crois-moi, t’es définitivement largué ».

 

Pas une seule seconde d’ennui, les pages se tournaient toutes seules et j’avais envie d’en savoir plus sur le mystérieux tueur qui avait tuée sa « fiancée » dans le train fantôme, ainsi que sur ce garçon dans son fauteuil roulant.

 

Un parc d’attraction, c’est le milieu des « forains de chez forains » et j’ai adoré le fait que l’auteur nous ait plongé dans le bain avec la « parlure », terme utilisé pour décrire ces expressions réelles ou inventées par l’auteur et utilisées par le milieu forain.

 

Les traductrices ont dû en voir de toutes les couleurs pour mettre à la sauce française ces expressions plus que particulières.

 

L’écriture est plaisante, elle coule toute seule, les personnages sont attachants et on a du mal à les quitter, comme on a du mal à quitter des amis.

 

Quand au rythme, bien qu’un peu lent au départ, il s’accélère dans les dernières pages pour nous mettre le suspense à son comble avec la résolution de l’affaire du meurtre dans le train de la maison de l’horreur.  Devin était-il un Sherlock Holmes qui s’ignorait ?

 

- T’es vraiment sûr de vouloir savoir ? Parce que je ne pense pas qu’après m’avoir écoutée, tu vas t’exclamer « Élémentaire ma chère Erin » et nous sortir le nom du tueur comme Sherlock Holmes.

Je n’avais pas besoin qu’on me rappelle que je n’étais pas Sherlock Holmes, mon idée folle d’Eddie Parks en Tueur de la Maison de l’Horreur en était la preuve…

 

Sans oublier, au passage, quelques vérités assénées dans les dialogues ou les réflexions des personnages.

 

– Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les gens utilisent la religion pour se faire du mal alors qu’il y a déjà tant de souffrances dans le monde, intervint Mrs. Shoplaw. La religion est censée apporter du réconfort.

 

La fin sera douloureuse et la mâchoire me faisait mal à force de me retenir de pleurer. C’est donc les pieds lourds que j’ai quitté le parc de « Joyland » où on m’a vraiment vendu du bonheur sous forme d’un roman de 325 pages délicieusement attachantes.

 

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), Le « Challenge US » chez Noctembule et Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle (Joyland a été nommé au prix Edgar-Allan-Poe 2014 dans la catégorie du meilleur livre original en poche).

 

 

Titre : Misery

 

Auteur : Stephen King  

Édition : Albin Michel (1989) / France Loisirs (1990 - 1994) / J'ai Lu (1994 -1995) / Livre de Poche (2002)

 

Résumé :

Misery Chastain est morte. Paul Sheldon l'a tuée avec plaisir. Tout cela est bien normal, Misery Chastain est sa créature, le personnage principal de ses romans.

 

Elle lui rapporte beaucoup d'argent, mais l'a aussi étouffé : sa mort l'a enfin libéré. Maintenant, il peut écrire un nouveau livre.


Un accident de voiture le laisse paralysé aux mains d'Annie Wilkes, l'infirmière qui le soigne chez elle. Une infirmière parfaite qui adore ses livres mais ne lui pardonne pas d'avoir fait mourir Misery Chastain. Alors, cloué dans sa chaise roulante, Paul Sheldon fait revivre Misery. Il n'a pas le choix...


Seul Stephen King pouvait écrire un pareil cauchemar. Un sommet de la démesure, un délire d'une logique implacable.

 

Critique :

Paul Sheldon est un écrivain qui, après avoir décidé de tuer son héroïne "Misery" est victime d'un accident de voiture, dans un coin perdu... comme par hasard !

La femme qui le sauve et qui, soit dit en passant, est très compétente dans le rôle de l'infirmière (mais pas "infirmière cochonne" désolée) est frappa-dingue.

 

Totalement addict et in love du personnage de Sheldon, elle lui en veut (le mot est faible) d'avoir fait passer de vie littéraire à trépas son héroïne.

 

Alors, le mettant devant le fait accompli (et devant une machine à écrire), elle le force à ressusciter son personnage. Et de manière plausible, s'il vous plaît ! Sheldon apprendra à ses dépends qu'on ne plaisante pas avec madame l'infirmière frappa-dingue.

Huis clos infernal, dantesque, exceptionnel entre ces deux là, la victime et sa tortionnaire, entrecoupés des passages où Sheldon fait revivre son personnage, contrastant farouchement avec le style sombre, violent, oppressant de Stephen King puisque Misery fait partie de la littérature à l'eau de rose.

On peut difficilement reposer le livre, par contre, on serre les dents lorsque madame Infirmière Barbare s'amuse à faire mal à l'écrivain. On ne risque pas de l'entendre hurler, ils sont dans un trou perdu.

En tout cas, les sévices de font pas dans la dentelle.

Une plongée dans l'univers de King d'où vous ressortirez secoué, ébranlé, comme je le fus il y a très, très longtemps.

 

 

 

Titre : Shining
 
Auteur : Stephen King
Édition : J'ai Lu (1999)

Résumé :

Quand on propose à Jack Torrance, ancien professeur et ancien alcoolique, un poste de gardien pour l'hiver à l'hôtel Overlook dans les montagnes du Colorado, il croit tenir là une chance de se racheter aux yeux de sa famille.

 

Il s'y installe avec Wendy, sa femme, et leur fils Danny, en espérant profiter de cette occasion pour écrire la pièce de théâtre qui le révélera au monde.

 

Mais les démons de l'hôtel trouvent en Jack une proie presque trop facile pour poursuivre leur oeuvre de mal, et il faudra le courage et le sixième sens étrange de son fils pour sauver in extremis ce qui pourra l'être.

 

Car Danny possède ce don de lumière de même que l'ancien cuisinier de l'hôtel, Dick Hallorann, et la conjugaison des deux fera reculer les forces du mal. Pendant un certain temps...

 

Petit plus : Porté à l'écran par Kubrick avec Jack Nicholson dans le rôle principal, Shining est avant tout l'histoire de la lente déchéance d'un homme rongé par la haine.

Critique : 

"C'était la nuit que le vent se mettait à hurler autour de l'aile ouest de l'hôtel. Il détestait tout particulièrement les nuits - elles étaient pires que tout".

 

Danny Torrance avait peut-être le Don de réveiller les forces obscures tapies dans l'hôtel Overlook, mais Stephen King a toujours eu le Don de réveiller mes vieilles peurs et de me coller des frissons avec des choses simples ou des scénarios qui, a priori, pourraient nous paraître éculés.

 

Si j'avais délaissé cette oeuvre majeure du King lorsque j'étais plus jeune, c'était parce que j'avais peur d'avoir peur... Oui, ce livre me fichait la trouille !

 

Un hôtel isolé, bloqué durant des mois par la neige, Jack Nicholson-Torrance, une hache à la main, sa tête de psychopathe fou et voilà...

 

"Il alla vers la planche à hacher et saisit le manche du maillet. Il le leva et le fit tournoyer. Le maillet faucha l'air avec un sifflement menaçant. Jack Torrance se mit à sourire".

 

C'est la publication de Docteur Sleep qui m'a poussé à enfin sortir "Shining" de ma pile afin de me plonger dedans. J'avoue que j'en frissonne encore et ce n'est pas à cause de la neige ou du froid. Et je pense que je n'ai pas été la seule à avoir la trouille durant ma lecture !

 

"Il eut l'impression que ses testicules se transformaient en deux petites bourses ridées, pleine de glace pilée, et ses tripes en gélatine".

 

L'histoire, je la connaissais, en gros, mais le détail fut encore plus terrifiant, angoissant... Et le King, malgré une écriture assez "simple", possède un véritable talent de conteur pour nous conter son histoire qui nous entraîne petit à petit dans l'horreur, avec un vieil hôtel dans les personnages principaux. Il est temps de compter vos abattits !

 

Parlons un peu de ce personnage pour le moins inhabituel... Construit en 1907, l'Overlook est un somptueux hôtel des Montagnes Rocheuses qui a changé de nombreuses fois de propriétaires, passant dans de mauvaises mains. Bref, c'est un hôtel qui a un passé pour le moins "agité" et surtout particulièrement sanglant : suicides et meurtres. Quand au précédent gardien, il a massacré sa femme et ses deux filles...

 

- Ullman m'a raconté que le premier gardien a tué sa famille puis s'est suicidé.
- Ouais, ce mec, Grady. C'était un salaud, je l'ai vu tout de suite à son sourire de faux jeton. On venait juste de commencer les travaux et Ullman, toujours aussi radin, était prêt à embaucher Jack l'Éventreur lui-même s'il acceptait d'être payé au rabais.

 

Certaines personnes exceptionnelles possédant le Don peuvent se retrouver, malgré elles, témoins de ce passé sanglant sous la forme de visions, d'apparitions, de fantômes,... Ce qui fut le cas pour Dick Hallorann, cuisinier et d'une femme de chambre. Ce sera pareil pour le tout jeune Danny "Prof" Torrance.

 

La femme qui gisait dans la baignoire était morte depuis longtemps. Elle était toute gonflée et violacée et son ventre, ballonné par les gaz et ourlé de glace, émergeait de l'eau gelée comme une île de chairs livides. Elle fixait sur Danny des yeux vitreux, exorbités comme des billes.

 

Un hôtel isolé qui semble doué d'une conscience autonome et foncièrement malfaisante... Fallait penser à l'écrire et le cauchemar que le King eu en 1974, dans la chambre 217 d'un hôtel où sa famille était les seuls clients, n'y est pas étranger.

 

Y'a pas à dire, Stephen King sait vous terrifier uniquement avec des ambiances angoissantes, des vieux ascenseurs, des tuyaux d'incendie et des buissons de buis représentant des animaux.

 

Au cours du roman, j'ai ressenti des frissons d'angoisse avec ce foutu hôtel qui avait lancé une véritable OPA de séduction sur Jack, ne sachant pas s'accaparer de l'esprit de Danny, qui lui, faisait de la résistance. Brrrr, oui, j'ai eu peur.

 

Ce livre, c'est une écriture qui fait mouche, du suspense, de l'angoisse, des temps fort, un huis-clos oppressant... Le tout distillé goutte à goutte.

 

Le fait d'attendre aussi longtemps pour découvrir ce roman fut une bonne chose parce que cela fait peu de temps que j'ai appris que le King était dépendant à l'alcool lorsqu'il a écrit ce livre, tout comme son personnage, Jack Torrance. Cela confère au récit une force bien plus grande que s'il avait été écrit par un auteur sobre comme un moineau.

 

L'auteur savait très bien ce que Jack pouvait ressentir lorsqu'il se retrouve sans alcool, essayant tant bien que mal de s'en sortir; comme il savait bien l'état d'esprit que son personnage pouvait avoir lorsqu'il cédait aux chants des sirènes pur malt.

 

Si Stephen King détesta l'adaptation de Kubrick c'est parce qu'il lui reprochait d'avoir négligé les thèmes de la désintégration de la famille et de l'alcoolisme qu'il traitait dans ce livre avec une sacrée justesse.

 

Autre chose, si dans le film, Jack Nicholson/Torrance cédait assez vite à la psychopathie ambiante, sombrant rapidement du côté obscur de l'hôtel, il n'en est pas de même dans le livre où l'auteur prend le temps de le faire sombrer dans le déchéance. On voit Jack changer petit à petit et on tremble pour sa famille.

 

C'est ce qui donne tout le sel au récit : pas de précipitation ! L'Overlook infiltre l'esprit et les veines de Jack avec lenteur, prenant possession de lui, petit à petit, mais pas à 100% puisque Jack réussira tout de même à avoir quelques moments de lucidité, dont un fort important pour mettre en garde son fils : la marionnette a eu un sursaut de résistance...

 

Puisque je viens de vous parler de Jack, je vais m'attarder sur les autres personnages : il est un fait que certains sont plus attachants que d'autres et j'ai ressenti une tendresse particulière pour le petit Danny, 5 ans, qui va devoir faire face à des écueils dont il n'est pas préparé, ainsi que sa mère qui doit le protéger et pour le cuisinier, Hallorann, qui a le Don lui aussi.

 

Si le petit Danny a le rôle phare (normal pour un enfant lumière), si l'hôtel Overlook a un rôle central, si le cuisinier Dick Hallorann aura son importance, si Wendy, la mère de Danny joue son rôle de protectrice du mieux quelle peut, Jack Torrance est la pièce maîtresse du roman.

 

Voilà un autre point que j'ai apprécié dans "Shining" : l'évolution de Jack Torrance. Au départ, ce n'est qu'un pitoyable poivrot, un pilier de comptoir. Un homme au caractère versatile, changeant d'avis comme les vapeurs d'alcool changent sous la direction du vent. Comme toujours, c'est le même combat : il veut arrêter de boire, mais il veut le faire sans aide aucune, uniquement par sa seule volonté, ce qui est quasiment impossible.

 

Bref, pas un personnage que l'on a envie d'aimer. Pourtant, lorsque King nous parle de lui, nous faisant découvrir dans le récit ce que fut sa vie, sa jeunesse, nous parlant de ses ambitions perdues, de son père violent, de l'amour qu'il ressent pour son fils, Danny, et bien, mon regard a changé et j'ai commencé à ressentir de l'empathie pour lui.

 

Il n'est pas coupable de tout... L'hôtel a pris possession de lui et il n'est plus qu'un pantin dans les mains d'un marionnettiste plus fort que lui.

 

Un autre point que j'ai bien aimé : dans les dernières pages, lorsque tout est consommé et consumé, l'auteur nous montre que l'Overlook peut avoir une influence maléfique, diabolique, même sur les gens les plus purs... Achevant de me convaincre, par là-même, que Jack n'avait pas la capacité de résister et qu'il ne fut qu'une marionnette pour l'hôtel.

 

La télépathie, le combat de l’écrivain contre la page blanche, la famille, la solitude, le passé, la dépendance à l'alcool... sont des thèmes qui, dans ce roman, sont exploités avec une rare justesse.

 

Merci, Stephen, de m'avoir, une fois de plus, donné une excellente histoire bien frissonnante avec des personnages forts ! Si un jour je te croise, je pourrais te dire que ta littérature a marqué ma vie, avec celle de Conan Doyle (mais lui, je risque moins d'avoir l'opportunité de le croiser).

 

En 1978, Shining a été nommé au prix Locus du meilleur roman de fantasy, terminant à la quatrième place.

 

Livre participant au Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), challenge Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle, le Challenge "La littérature fait son cinéma - 3ème année" de Kabaret Kulturel et Le "Challenge US" chez Noctembule.

 


 

Titre : Ça - Tome 1 & Tome 2
 
Auteur : Stephen King
Édition : Livre de Poche (2002)

Résumé :

Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du "Club des ratés", comme ils se désignaient, ont été confrontés à l'horreur absolue ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans...


Vingt-sept ans plus tard, l'appel de l'un d'entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l'horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité.


Petit plus : Entre le passé et le présent, l'enfance et l'âge adulte, l'oubli des terreurs et leur insoutenable retour, l'auteur de "Sac d'os" nous convie à un fascinant voyage vers le Mal, avec une de ses oeuvres les plus amples et les plus fortes.

 

Critique :

Ça n'est pas qu'un livre d'épouvante, Ça est bien plus. Ça est aussi un livre sur le courage, l'amitié, la perte de l'innocence de la jeunesse.

 

Ça risque de vous faire replonger dans les affres de vos années jeunesse : vous allez vous remémorer vos joies, mais aussi vos chapelets de souffrances à l'école, vos tombereaux de doutes sur l'avenir, les questions que vous vous posiez, votre je-m’en-foutisme des jours à venir.

 

Mais c'est aussi un grand roman sur l'amitié et sur le fait que l'union fera toujours la force. Surtout si on est persécuté à l'école ou aux prises avec un clown terrifiant.

 

Ce roman prenait les poussières sur mes étagères, trop couillonne que j'étais pour oser l'ouvrir, malgré mon âge adulte. Oui, je pensais - à tort - que Ça n'était qu'un livre d'épouvante.

 

Ça, on peut dire que je me suis mise le doigt dans l’œil jusqu'au coude parce que bien qu'ayant des passages qui font monter la tension et l'adrénaline, ce roman possède une profondeur dans son récit et ses personnages.


Première surprise, le King ne nous propose pas un récit linéaire avec une continuité dans le temps de la narration. Je m'attendais à avoir tout le récit de la jeunesse de nos 7 gamins en 1958 et puis de passer ensuite à leur vie d'adultes (en 1985) lors de leur retour dans la ville de Derry pour tuer Ça.


Et bien non, le King fait mieux que ça : il alterne, il joue avec le temps, vous faisant voyager sans cesse au fil des chapitres, et vous passez sans soucis de 1958 à 1985 (inversion des deux derniers chiffres, marrant), faisant même de brèves incursions dans les années 30-40 et même plus loin dans le temps.


En plus d'avoir cette superbe narration qui va et qui vient entre, non pas tes reins, mais entre deux époques différentes, elle se permet aussi de l'être à travers les points de vue de sept personnages principaux différents.


Mieux, sur la fin, le King finissait un chapitre et le dernier mot était celui qui commençait le suivant (après un saut dans le temps).


Ça est un récit gigantesque, titanesque, même (mais Ça ne coulera pas !) et, bien que les égouts de la ville de Derry furent inondés, jamais le récit ne prendra l'eau, lui ! L'auteur se permet même d'inclure des souvenirs dans son récit et le tout reste cohérent.

 

Une écriture qui arrive à vous transporter, à vous coller la frousse, à vous faire rire, souffrir, compatir, qui vous donne l'impression que ce n'est pas un adulte qui vous parle, mais 7 jeunes gamins (dont une gamine).


Un récit qui vous prend aux tripes et qui ne vous lâche pas, qui jamais ne vous lasse. 


Des personnages travaillés, même si certains ont plus de présence que d'autres (notamment, Bill, Beverly, Ben, Richie, Eddie et le salaud d'Henry). Des gamins qu'on ne pourra pas oublier, même si eux oublieront, avec le temps.


Ça n'est pas facile de vous dire combien j'ai aimé ce roman et combien il est riche de plein de choses.


Bref, un putain de coup de coeur et une aiguille de tensiomètre fichée dans le plafond, mais le roman en valait le coup.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Canel (2014-2015), le Challenge "La littérature fait son cinéma - 4ème année" chez Lukea Livre, Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle (prix British Fantasy 1987) et Le "Challenge US" chez Noctembule.

 

 

Titre : Jessie


Auteur : Stephen King

Edition : France Loisirs (1993)

 

Résumé :

Depuis dix-sept ans, Jessie, épouse de l'avocat Gerald Burlingame, doit subir ses jeux sexuels pervers. Mais cette fois, c'en est trop.

 

Enchaînée sur son lit par des menottes qui lui enserrent les poignets, Jessie refuse de se laisser faire et quand son mari tente de la violer, elle lui donne un coup qui l'envoie au tapis. Il ne s'en relèvera pas. Jessie reste à moitié inconsciente.

 

Parfois, elle entend des voix qui lui rappellent des épisodes de sa vie passée, comme pour la punir d'avoir tué son mari.

 

Dans ses souvenirs, elle revoit Ruth, sa copine d'université, puis cette fameuse éclipse de juillet 1963 où son père s'était amusé avec elle à un drôle de jeu.

 

Lorsqu'elle aperçoit face à elle un étrange visiteur à la mallette en peau humaine, il ne semble pas cette fois sortir d'un songe. La panique la gagne. Jessie arrivera-t-elle à se libérer et à sauver sa vie ?

 

Critique :

Puisque j'en suis dans mes ajouts "Stephen King", autant me fendre de ma petite critique sur ce livre que j'avais lu en 1995.

Ce livre m'aura appris une chose : si vous voulez pimenter votre vie de couple et que, dans cette optique, vous décidiez de vous la jouer "coquine" en vous laissant menotter aux montants du lit, soyez prévoyante !!

1. Faites cela chez vous et pas dans un endroit perdu genre le fin fond du trou du cul du monde...

2. Gardez les clés des menottes à portée de vos mains (et de la serrure) ou optez pour le modèle "ouverture facile" vendu dans tous les bons magasins spécialisés.

3. Ayez votre GSM en mode "vocal" afin de pouvoir appeler votre mère, au cas où votre tendre moitié ne trouverait rien de mieux à faire que de tomber raide mort, ce con !

4. Prévenez les voisins afin que, si la boîte aux lettres déborde, ils appellent votre meilleure amie (vu votre tenue et votre position, vous n'aurez pas envie de voir débarquer les flics ou les pompiers, sauf si vous avez un faible pour les matraques et les lances d'incendie).

Ensuite ? Enjoy...

Pas de chance, Jessie n'était pas une femme prévoyante et à l'époque, le mot "GSM" voulait sans doute dire "Gros Sado Maso".

Alors, voilà notre Jessie menottée aux montants du lit, son mari raide mort (sa raideur s'étant déplacée) et... pas de clé pour se libérer. Oubliée dans un trou perdu (c'est Jessie qui est dans un trou perdu, pas la clé. Elle, elle est juste sur le cadavre de son homme).

Lorsque j'ai lu ce livre, j'ai tremblé. Ce huis clos est oppressant, surtout avec le chien errant qui commence à béqueter le cadavre.

Le fait d'être dans un roman vous évitera les bruits de mastication du chien et la puanteur qui se dégage du cadavre. Par contre, point de vue descriptions, c'était Byzance ! C'est du King, tout de même... Résultat : on croirait l'entendre bouffer, le chien, et on a l'impression que la puanteur sort du livre.

Jessie, n'ayant rien d'autre à faire que de penser, va nous entraîner dans le maelström de ses pensées, pousser l'introspection jusqu'au boutisme, se remémorant alors des épisodes sombres de sa jeunesse, quand son père avait un comportement inadéquat avec elle. Oppressant, je vous dis !

Ce qui a fait monter mon angoisse d'un cran, c'est cette "présence" que l'on croit sentir dans le roman, comme si quelqu'un était là à épier Jessie. Jamais nous ne la verrons, entendrons et au final, je ne savais pas si c'était une hallucination de Jessie (vu ses conditions, cela pourrait être plausible) ou une fantaisie de l'auteur pour nous fiche encore plus la trouille.

En tout cas, il a pleinement réussi avec moi !

Les pages consacrées à la tentative d'évasion de Jessie, je les ai passés. Mon petit cœur se soulevait et mon esprit, suite au talent de King, voyait la scène comme dans un film. Beurk !

Un tout grand Stephen King !

 

 

 

Titre : La part des ténèbres

Auteur : Stephen King
Edition : Pocket (2004 - 2006 - 2011) / France Loisirs / Albin Michel


Résumé :

Ecrire des livres qui sont salués par les critiques les plus acerbes et pointilleuses est toujours agréable. Seulement, ça nourrit pas toujours son homme.

 

Et être le nouveau Hugo ou Hemingway n'empêche pas de souffrir de la page blanche. Rien n'est jamais gagné ! Thad Beaumont s'en est rendu compte au bout d'un moment.

 

Après son deuxième roman, la page blanche l'a bloqué. Il n'arrivait plus rien à écrire. Puis il s'est dit qu'après tout il pouvait s'amuser lui aussi. Il choisit d'écrire une histoire différente sous un nom différent. Il sera George Stark.

 

Il écrira trois romans sous ce pseudonyme. Puis le pot aux roses est découvert par un étudiant. Thad profite de ce contre-temps pour faire ce qu'il voulait faire depuis quelque temps: se débarrasser de George Stark.

 

Il organise cela en grandes pompes avec un enterrement relaté dans le magazine people le plus lu dans le pays. C'est la fin...  

 

Ou le début d'une nouvelle ère. En tout cas: Thad l'espère. Il va reprendre son dernier roman inachevé et le finir. Et ce sera le succès... son succès incontestable.

 

Seulement quelqu'un qui se prend pour Alexis Machine, le héros maudit des romans de Stark, semble en avoir décidé autrement. Il tue quiconque se trouve sur son chemin. Il veut venger la mort de Stark, ou bien sa propre mort. Rien n'est clair. Mais Thad Beaumont paraît comprendre le sens de ce déchaînement de violence. Et il en est terrifié!...

 

Extrait : Tu croyais pouvoir te débarrasser de moi. Tu pensais qu'avec un enterrement bidon pour mes fans et pour la presse, tout serait réglé.

Tu te disais : "Ce n'est qu'un pseudonyme, il n'existe même pas."

 

Tu te disais : "Fini George Stark, maintenant consacrons-nous à la vraie littérature…"

 

Pauvre naïf ! Ça a dû te faire un choc quand tu as vu la fausse tombe grande ouverte, hein ? Et cette série de meurtres abominables ? Exactement comme dans nos romans ! Sauf que cette fois, c'est réel, bien réel.

 

Non, ne t'imagine pas que tu vas pouvoir si facilement te débarrasser de moi, Je suis ton double, ta part de ténèbres… Et j'aurai ta peau !

 

Critique :

Une autre belle découverte, ce livre de King. Imaginez un peu votre pseudonyme prenant vie !! Sa tombe devant laquelle vous avez posé fièrement qui est ouverte et des meurtres commencent... et tous ces oiseux qui se rassemblent. Bizarre, troublant.

 

C'est ce que j'ai ressenti en lisant le livre, qui, bien qu'ayant quelques longueurs (l'histoire met du temps à se placer), renouvelle tout de même le genre du roman d'angoisse. King nous emporte dans son histoire et je n'avais qu'une envie, finir au plus vite !

 

Ce "dédoublement" du personnage, il aurait pu arriver à King, si son pseudo de "Richard Bachmann" lui avait fait le même coup...

 

A lire !

 

Une fois de plus, l'histoire se passe dans le Maine, terre de prédilection de Stephen King.

 

 

 

 

Titre : Peur bleue
 

Auteur : Stephen King
Edition : J'ai Lu (1983 - 1999)


Résumé :

Tarker's Mills, une paisible bourgade du Maine... jusqu'à ce matin de janvier où le cadavre d'un cheminot est découvert, sauvagement lacéré ; jusqu'à cette nuit de février où Stella Randolph croit accueillir l'homme de ses rêves : il ne restera d'elle qu'un corps à demi dévoré... Et chaque fois brillait la pleine lune.

A Tarker's Mills, certains murmurent " loup-garou ". D'autres ne veulent croire qu'à un loup affamé en ce terrible hiver. Quelqu'un évoque le Dr Jekyll et Mr Hyde. La peur règne et à chaque pleine lune un crime est commis. Le suspense durera douze longs mois...

Outre ce roman, Stephen King nous livre ici le récit de son insolite genèse et le scénario qu'il en a tiré. Un autre passionnant suspense : celui de la création...

 

Critique :

Ce roman est divisé en douze chapitres correspondant à chacun des mois de l'année, selon les phases de la lune, puisque c'est à ce moment là qu'à lieu la transformation.

 

Nous suivons donc le parcours d'un homme qui se transforme en loup-garou et fait augmenter le taux de mortalité du coin de manière exponentielle.

 

J'ai frissonné, oui. On était en hiver, et alors ? Ricanez pas, c'est du Stephen King, tout de même, pas de la mère Stephenie Meyer ! Lui, c'est le maître de l'épouvante, tout de même et j'ai toujours su choisir ceux qui me faisaient si bien frissonner.

 

Bon, ce n'est pas son meilleur livre, je le concède, mais j'étais jeune lorsque je l'ai lu, de nuit, et ça, j'aurais pas du le faire ! Avec le recul...

 

A lire si vous tombez dessus et que vous n'avez rien d'autre à lire parce que le livre a mal vieilli (ou c'est moi qui ne suit plus aussi couillonne qu'avant).

 

 

 

 

Titre : La Peau sur les os

Auteur : Stephen King
Edition : Albin Michel (1987) - France loisirs (1987 - 1994) / J'ai Lu (1996 - 2000) / Livre de Poche (2005)


Résumé :

Jour après jour, Billy Halleck perd du poids.

 

Lui qui dépassait allègrement les cent douze kilos n'en fait plus que cinquante-cinq à présent.

 

Et il continue de maigrir, aussi mystérieusement qu'inexorablement, sans que rien ne semble pouvoir empêcher l'issue fatale.

 

De quelle maladie est-il atteint ? Un cancer ? Non, il sait d'où vient le mal... ou plutôt, la malédiction.

 

Tout converge vers ce moment où il a percuté la vieille gitane avec sa voiture, la tuant sur le coup. Jusque-là, aucune véritable séquelle : il était ressorti du tribunal totalement blanchi.

 

Pas étonnant, le juge était de ses amis. C'est cela qui a dû sembler insupportable aux tziganes.

 

Une pareille injustice ne pouvait pas rester impunie. Tôt ou tard, il lui fallait payer...

Critique :

Encore une belle leçon de vie ! Ne jamais, messieurs, lorsque vous conduisez, demandez à madame de vous régaler d'une petite clintonnerie (des enfants nous lisent, alors, les adultes, faites appel à vos souvenirs sur le Monica Gate).


Boum ! On ne peut pas fixer sa route et prendre son pied en même temps.


Ce livre de King n'est pas trépidant, au sens premier du terme, il possède même quelques longueurs. Par contre, il est prenant.


Cet homme, qui, sous le coup d'une malédiction, maigrit à vue d'oeil (il se portait bien au départ), jusqu'au moment, où, n'ayant plus que La Peau sur les os, il retourne voir cette gitane qu'il avait renversé...


J'ai eu du mal à lâcher le livre et la fin m'avait... non, je ne vous le dirai pas. Mais ne me parlez plus de tourtes !!!

 

 

 

Titre : Dolores Claiborne

 

Auteur : Stephen King

Edition : France loisirs (1994) / Presse Pocket (1993 - 1998)

 

Résumé :

Dolores Claiborne est une vieille dame que tout le monde, à Little Tall, décrit comme ayant un très mauvais caractère…

 

Mais ce n’est que suite à la mort de Véra Donovan, pour qui Dolores travaille en tant que gouvernante depuis des décennies que la police décide de s’intéresser de plus près à cette vieille dame.

 

La mort suspecte de Véra va peu à peu éveiller les soupçons de la population quant à ce qui a causé la mort de Joe, le mari de Dolores voilà plus de trente ans.

 

Mais ce que le petit village s’apprête à découvrir sur la vie de la gouvernante dépasse tout ce qu’ils ont pu imaginer.

 

Dolores Claiborne parle, et ce qu’elle a à dire va bouleverser à tout jamais ceux qui l’entendront.

 

Plus qu’un simple roman d’horreur, Dolores Claiborne est un drame, poignant et troublant à la fois, qui nous rappelle que les apparences sont trompeuses et que les vieilles dames cachent parfois de lourds secrets. Le roman a été publié en 1993.

Critique :

De son propre aveu, Dolores Claiborne n'est qu'une vieille garce : mauvais caractère, mauvaise langue, mauvaise vie.

 

A Little Tall, on attend toujours de savoir ce qui s'est exactement passé il y a trente ans, le jour de l'éclipse et de la mort de Joe, son mari. Et le livre va nous l'apprendre.

 

Rien à voir ici avec un roman d'épouvante, classique, pas de monstre sous le lit (juste des moutons de poussière), pas de voiture hantée, pas de créatures sorties toutes droites des Enfers...

 

Et pourtant... Certains humains se comportent comme tels, même s'ils restent humain, les nommer "monstres" les priveraient de cette humanité et enlèverait leurs responsabilités.

 

Donc, Dolores, refusant d'être tenue pour responsable du meurtre de son mari va trouver le commissaire et lui raconte tout. Non, elle n'est pas une vulgaire meurtrière !

 

Voilà en quoi tient une grande partie de l'originalité de ce roman où Dolores est le personnage central.

 

Idée originale que de faire raconter à Dolores l'histoire de sa vie. Elle est le seul et unique personnage en scène dans tout le roman, la présence de ses auditeurs n'étant donnée à voir que lorsqu'elle s'adresse directement à eux, sans que nous ayons leur version.

 

Malgré la présence de cet unique point de vue il n'y a jamais d'ennui ni de temps mort, en tout cas, dans mes souvenirs, j'avais dévoré le livre.

 

La force de l'action racontée, qui n'est pourtant que souvenir, fait renaître pour nous les cauchemars vécus par Dolores. Et ils ne sont pas tristes.

 

Vous saurez pourquoi elle a tué son mari, un alcolo notoire et crétin fini et comment sa patronne, chez qui elle faisait le ménage, l'a soutenue dans cette tâche. Cette vieille femme, prénommée Vera, qui passait pour une femme au coeur de pierre n'est peut-être pas aussi méchante quon le dit, elle aussi a souffert.

 

Langage cru, surtout Dolores qui n'est pas une femme du Monde, détails sordides,... Tout le piment du livre se trouve là et le scénario est bien huilé, la mécanique de l'histoire coule sans heurt pour vous laisser vidée à la fin de votre lecture. Empathie à mort envers Dolores.

 

Tout compte fait, Stephen King a su mettre de l'épouvante dans un livre qui n'en était pas. J'ai toujours pensé que King, dans ses grands jours d'auteur, aurait rendu l'annuaire téléphonique angoissant, s'il l'avait rédigé.

 

Livre brillant et dérangeant... ne m'a pas laissé de marbre.

 

 

 

 

Titre : La Ligne verte, tome 1 : Deux petites filles mortes

Auteur : Stephen King
Edition :  Librio (1996) / J'ai Lu / Livre de Poche


Résumé :

Octobre 1932, pénitencier d'État, Cold Mountain, Louisiane. Le bloc E, celui des condamnés à mort, reçoit un nouveau pensionnaire : John Caffey rejoint ceux qui attendent de franchir la ligne verte pour rencontrer la chaise électrique, Miss Cent Mille Volts.

 

Mais Caffey n'est pas comme les autres. D'accord, on l'a retrouvé auprès des cadavres ensanglantés de deux petites filles, mais il est étrangement absent. Jusqu'au jour où Paul, le gardien-chef, tombe malade et alors une terrible vérité semble s'esquisser.

 

Qui est ce prétendu meurtrier aux pouvoirs étranges ? Qui dresse Mister Jingles, l'étrange souris, bien trop intelligente ? Quand Paul commence à répondre à ces questions, il sent que personne dans le bloc E ne sortira indemne de la rencontre avec John Caffey.

 

Petit plus : Renouant avec la tradition des feuilletonistes, Stephen King, le prolifique auteur de fantastique, propose un récit troublant, initialement en six volumes, entre roman noir et conte de fées, dont a été tiré un film, La Ligne verte, avec Tom Hanks.

 

Critique :

Roman publié aux éditions Librio en six parties (*), et, curieuse, j'avais acheté le premier volet, celui qui met en place les personnages de ce couloir de la mort, ce bloc E, cette antichambre de l'enfer, située dans le pénitentier de Cold Mountain. Miss Cent-Mille-Volt se trouve être votre dernière étape avant de passer de l'autre côté.

 

Fervente adepte de cette méthode barbare, le livre m'a fait changer de mentalité. Nous sommes en 1932 (dans le livre) et c'était déjà barbare, la peine de mort. Et en 2012, "non, non, rien n'a changé, tout à continué".

 

Les personnages de King, que ce soit les gardiens ou les prisonniers, étaient fouillés, travaillés et certains m'ont ému au-delà de tout.

 

Ce premier livre nous raconte le meurtre atroce de deux petites filles et l'arrivée du meurtrier : un grand homme noir, qui tenait les petits cadavres dans ses bras. John Caffey, comme le café, mais ça s'écrit pas pareil. Montagne de muscle, mais montagne de douceur.

 

C'est là aussi que l'on croise l'assassin prénommé Delacroix, son étrange souris et du gardien Percy Wetmore, une sale teigne qui se repait de la souffrance des autres.

 

A la fin de ce premier tome, j'étais accro et je râlais de ne pas avoir acheté les cinq autres.

 

En un tome, j'étais déjà passé par beaucoup d'émotions : tristesse et colère pour la mort des deux enfants, empathie envers Caffey, haine de Percy,...

 

Challenge "Les 100 livres à lire au moins une fois" de Bianca et "La littérature fait son cinéma - 3ème année" chez Kabaret Kulturel.

 

(*) Existe aussi aux éditions "Livre de Poche" et "Presse Pocket" en un seul et unique roman. Moi, je l'ai suivi peu de temps après sa sortie.

 

 

 

Titre : La Ligne verte, tome 2 : Mister Jingles

 

Auteur : Stephen King
Edition : Librio (1996)


Résumé :

Dans les années 30 au pénitencier de Cold Mountain (Louisiane), le gardien-chef Paul Edgecomb responsable du Bloc E, où se trouve le couloir de la mort « la ligne verte ». Il est très attaché au règlement, mais reste très humain avec les condamnés qui lui sont confiés en attendant leur exécution.

 

Paul est secondé par plusieurs personnes dont Brutus Howell « Brutal », plutôt doux, il a un physique impressionnant, et Percy Wetmore personne antipathique, qui ne travaille au Bloc E que dans l’unique but de diriger une exécution capitale.

 

Dans le couloir de la mort il n’y a qu’un seul condamné Edouard Delacroix meurtrier un peu simplet qui a apprivoisé une souris surdouée baptisée « Mr. Jingles ».

 

Puis il est rejoint par John Caffey (comme la boisson mais ça s’écrit pas pareil). C’est un colosse noir condamné pour le viol et le meurtre de deux fillettes, malgré son physique et sa condamnation il semble doux et inoffensif.

 

Mister Jingles
Mister Jingles

Critique :

Même après la lecture de l’accablant dossier, Paul était resté très dubitatif au sujet de la culpabilité de Caffey, et moi aussi.

 

Crise de démence passagère ? Erreur judiciaire ?

 

Percy Wetmore, lui, le salopard, jubilait de la destination des détenus du bloc E. Ses collègues le détestent, c'est une teigne, mais ce crétin sadique est parent avec le gouverneur. Et vu que la teigne veut aller ailleurs, il va magouiller.

 

En plus de frapper les détenus, il ne rêve que d'une chose : monter au front et griller du prisonnier. Dans ce chapitre, vous le verrez dans toute sa roublardise et vous n'aurez qu'une envie, le faire griller vous-même !!

 

L’arrivée extravagante de William Wharton, criminel de 19 ans qui n’avait plus rien à perdre avait dévoilé la peur qui poussait Percy à être ce qu’il était. Oui, Percy est un trouillard, un couillon, un pisseur dans son froc. Seuls les faibles profitent du fait qu'une personne ne sait pas se défendre pour s'en prendre à elle.

 

Le problème qui fera monter ma tension, et celles des gardiens, ce sera Wharton, qui, faisant semblant d’être sous haute dose de calmants, s’était réveillé d’un coup et avait envoyé les gardiens au tapis, manquant de peu d’étrangler Dean Stanton sous les yeux de Percy paralysé de peur. Trouillard, je vous le disais et j'avais, une fois de plus, envie d'entrer dans le livre pour le flinguer.

 

Le fantastique est arrivé ensuite, pendant que les collègues s'occupaient du dingue, Paul était resté seul avec Caffey et le géant noir l’avait attrapé à travers les barreaux, posant sa main sur le pubis du chef. Quelques secondes plus tard, il reculait en titubant et s’allongeait après avoir exhalé une nuée de petits insectes qui disparaissaient.

 

Ensuite ? Paul n'avait plus l'impression de pisser des rasoirs. Envolée l'infection urinaire qui lui pourrissait la vie.

 

Sans oublier Delacroix qui fait réaliser des tours à sa souris, nommé Mister Jingles.

 

Moi qui déteste les souris, celle là, je l'ai adorée !!

 

Toujours un chapitre qui se dévore, la tension monte et l'adrénaline aussi.

 

Challenge "Les 100 livres à lire au moins une fois" de Bianca et "La littérature fait son cinéma - 3ème année" chez Kabaret Kulturel.

Le salopard de Percy...
Le salopard de Percy...

 

 

 

 

Titre : La Ligne verte, tome 3 : Les Mains de Caffey 

 

Auteur : Stephen King
Edition : Librio (1996)


Résumé :

Ils sont trois à présent. John Caffey, Delacroix et Bill Wharton, le plus jeune et le plus dangereux.

 

Trois meurtriers du bloc E, qui n'ont plus rien à espérer de l'existence.

 

Au bout de la ligne verte, la chaise électrique les attend. Mais avant.

 

Avant, se souvient Paul Edgecombe, tout s'est mis à aller de travers. Oh! pas tout d'un coup. Non. Mais lentement, comme ça.

 

Des événements insignifiants qui, bout à bout, auraient permis de comprendre, de prévoir, d'éviter. Wild Bill s'en foutait. De tout.

 

Caffey, égaré dans son silence, demeurait une énigme. Un doute, Delacroix était de trop bonne humeur.

 

Et Percy. Percy, arrogant et lâche, n'avait pas sa place au bloc E. Pourtant, quand Mister Jingles traverse la ligne verte à la poursuite de son jouet, il est là.

 

Et Paul Edgecombe, horrifié, se souvient.

 

Critique :

Dans ma critique précédente, emportée par les souvenirs, j'ai sans le vouloir critiqué le tome 2 et le 3.

 

C'est dans ce tome ci que Caffey enlève, grâce à l'imposition de ses mains, l'infection de Paul. La partie avec la chaise électrique et la rébellion d'un condamné, ce n'était pas dans le 2.

 

La sensation se malaise augmente dans ce tome, crescendo. Percy cherche tout le monde et déteste Mister Jingles, bien évidemment.

 

Étouffant, on sent qu'il va se passer quelque chose de grave. Si ce n'était qu'une chose de grave.

 

Ce roman de King est vraiment à découvrir, si vous ne l'avez jamais lu. Le film est quasi le même que le livre, à un détail près.

 

Challenge "Les 100 livres à lire au moins une fois" de Bianca et "La littérature fait son cinéma - 3ème année" chez Kabaret Kulturel.

 

 

Titre : La Ligne verte, tome 4 : La mort affreuse d'Edouard Delacroix

 

Auteur : Stephen King

Edition : Librio (1996)


Résumé :

Sur le lino vert du pénitencier, Mister Jingles gît dans son sang. Dans ses petits yeux noirs de souris, une expression d'agonie et de stupeur bien trop humaine.

 

Au-dessus de lui, Percy sourit. Et le hurlement de Delacroix n'y change rien. Le tonnerre, ce jour-là, n'avait cessé de gronder.

 

Le ciel était lourd de nuages, déchiré d'éclairs. Une tornade meurtrière s'était levée. Les éléments déchaînés protestaient. C'était l'exécution de Delacroix.

 

Autour de la chaise électrique, Percy s'affaire. Il jubile. C'est son heure. C'est lui qui pose le masque sur le visage du condamné, lui qui lève la main pour.

 

Mais quelque chose ne va pas! Oh! un simple détail. Les autres n'ont rien vu! Et cette fois, hélas, John Caffey, oui, John Caffey lui-même n'y peut rien.

 

Critique :

Là, j'ai vraiment eu envie de tuer de mes propres mains ce fils de sa mère de Percy.

 

La souffrance, il s'en nourrit, surtout de celle des autres. Mais là, on dépasse toutes les bornes et, bien que Delacroix ait du sang sur ses mains, il ne méritait pas une telle mort. Elle s'étale sur plusieurs pages et j'ai poussé un cri muet de terreur, imaginant ce qu'un homme pouvait ressentir.

 

Percy se fera taper sur les doigts par ses collègues.

 

Delacroix a réussi à faire naître de l'empathie chez moi. Comme quoi, même les criminels peuvent nous émouvoir de temps en temps, sous la plume de King dans ses meilleurs jours.

 

Challenge "Les 100 livres à lire au moins une fois" de Bianca et "La littérature fait son cinéma - 3ème année" chez Kabaret Kulturel.

 

 

Titre : La Ligne verte, tome 5 : L'équipée nocturne

 

Auteur : Stephen King
Edition : Librio (1996)


Résumé :

"J'l'ai fait. J'l'ai fait, pas vrai ?" répète John Caffey de sa voix basse.


Oh, oui ! il l'a fait ! Il l'a fait pour Mister Jingles et pour Paul Edgecombe. Et ses larmes ont cessé de couler. C'est vrai, pour Delacroix, il n'y pouvait rien. Mais pourquoi ne le ferait-il pas pour Melinda ?

Cette idée folle a germé dans l'esprit du gardien-chef. John Caffey, le colosse étrange et doux, le meurtrier des petites Detterick, peut sauver Melinda. Il est le seul. Paul doit seulement le conduire jusqu'à elle.

Briser le règlement, immobiliser Percy, sortir le prisonnier...

 

L'expédition est insensée. Mais Paul est allée trop loin... Une onde de choc... Une rafale de vent... Un hurlement... Et cette nuit, cette nuit terrifiante qui n'en finit pas...

 

Critique :

Moi aussi j'avais compris que Caffey était innocent et qu'il avait un don dans les mains. Montagne de muscles, esprit simple, mais doux.

 

C'est ici que Paul va parler à ses collègues du don de Caffey et qu'ils mettront au point une folle équipée.

 

Suspense, lors de cette folle sortie, mon coeur s'est emballé et j'ai crains que malgré tout, Caffey soit tout de même mis à mort...

 

Ici aussi je suis passée par bons nombres d'émotions, mais la plus prégnante était celle qui ne me lâchait pas d'une semelle et le sentiment qu'une horrible injustice allait avoir lieu et qu'il m'y faudrait y assister, impuissante, tout autant que les gardiens.

 

Challenge "Les 100 livres à lire au moins une fois" de Bianca et "La littérature fait son cinéma - 3ème année" chez Kabaret Kulturel.

 


 

Titre : La Ligne verte, tome 6 : Caffey sur la ligne

 

Auteur : Stephen King
Edition : Librio (1996)


Résumé :

- Tu dois le sortir de là, Paul. Il faut le sortir de là ! Tenter une évasion, mentir, prendre des risques...


John Caffey doit sortir de sa cellule. Janice, la femme de Paul l'a compris. Tous le savent. Cet homme est pur...

Comme l'agneau qui vient de naître, comme le Fils venu sauver les hommes. Mais la tragédies est en marche.

 

Au bout du corridor, l'odieuse machine attend une victime. Le sacrifice doit être consommé. Alors, quand vient son tour de remonter la ligne verte, qui sauvera John Caffey ? Qui peut le sauver ?

Paul Edgecombe voudrait oublier. Oublier que, parfois, il n'existe aucune différence entre le salut et la damnation éternelle.

 

Et, lorsqu'il cherche le sommeil, ce qu'il voit, ce sont les yeux toujours humides de John Caffey, l'homme miraculeux aux larmes éternelles...

 

Critique :

Mouchoirs !!

 

L'exécution de John Coffey, quand l’émotion est palpable et que la salive ne descend plus dans la gorge, que vous avez mal à votre gueule (pour parler mal) à force de crisper les mâchoires devant une injustice avec un grand "I".

 

Un miracle de la nature mis à mort...

 

Oui, j'ai pleuré en lisant le dernier tome. Oui, ce livre a eu des conséquences sur ma manière de penser. Oui, il m'a marqué, plus que d'autres. Oui, il en reste des traces encore maintenant, dès années après ma lecture.

 

Oui, en y repensant, j'ai encore mal ma gueule...

 

Merci à Stephen King de l'avoir écrit.

 

Challenge "Les 100 livres à lire au moins une fois" de Bianca et "La littérature fait son cinéma - 3ème année" chez Kabaret Kulturel.

 


 

Titre : Christine
 
Auteur : Stephen King
Édition : J'ai Lu Epouvante (1985)

Résumé :

Libertyville (Pennsylvanie), un patelin tranquille qui cesse de l'être - tranquille...le jour où Arnie, lycéen dans le bel âge ingrat, tombe amoureux de Christine. Pas une jolie brune, pas une rousse fatale, non : une vieille Plymouth Fury 58 qui n'est plus qu'une ruine rouillée à mort.

 

Grâce à Arnie - bricoleur-né -, elle reprend vie et bientôt elle roule ! Mais à sa guise : elle cale sans motif puis rebondit comme un fauve, tout ça avec des grincements qui ressemblent à des cris.

 

Bref, à part son conducteur, personne ne se sent bien dans cette méchante bagnole. Et surtout pas Leigh, la douce petite amie d'Arnie.


Arnie d'ailleurs n'est plus le même. Il y a du drame dans l'air, pire que du drame...Que s'est-il donc passé sur la chaîne de Détroit où est née Christine ? 

 

Critique : 

Premier livre de Stephen King que j'ai acheté et lu, quand j'avais à peine quinze ans.

 

Il faisait partie de la collection "J'ai Lu Épouvante". On ne pouvait pas rêver mieux comme collection lorsqu'on a envie de lire un roman qui vous fiche la trouille.

 

Ce que je fis, ayant envie de me faire peur, mais pas trop...

Peur ? Non, pas que j'ai eu peur en lisant les aventures de Arnold Cunningham à qui la vie n'a pas sourit du tout, ses parents étant du genre "oppresseurs dictateurs tyranniques". Son meilleur ami, lui, c'est mieux. Joueur de foot brillant, bref, tout pour réussir dans la vie. Et pas de boutons comme Arnie.

La vie d'Arnie a basculé lorsqu'il a acheté cette vieille voiture, une vieille Plymouth Fury 58 qui n'est plus qu'une ruine rouillée à mort.

Le trait de génie du King se trouve dans cette bagnole, dotée d'un nom et d'une âme maudite qui interviendra chaque fois que quelqu'un se mettra en travers de la route d'Arnie (ou entre eux deux...).

Roman à l'atmosphère angoissante, donnant des sueurs froides grâce à l'écriture de Stephen King, alors encore dans ses tout bons romans.

Une fin qui laisse une porte ouverte pour ce classique de la littérature angoissante.

Une bonne découverte !

 

 


 

Titre : Chantier

 

Auteur : Stephen King 

Edition : Albin Michel (1987) / France Loisirs (1994) / J'ai Lu (1993 - 1996) / Livre de Poche (2002)

 

Résumé :

En ce mois de novembre 1973 Bart Dawes voit sa vie s'écrouler : sa maison et son usine doivent être rasées pour laisser passer une autoroute.

 

Qu'il soit amplement dédommagé ne change rien : cette maison, il y est né, et surtout il y a vu naître et mourir son fils.

 

Alors Bart se révolte. En quelques semaines, cet homme paisible et douloureux va se transformer en un désespéré. Il perdra sa femme, se liera avec un mafioso, une routarde désaxée, un prêtre anarchiste...

 

Et n'hésitera pas, le moment venu, à déclencher l'apocalypse.

 

Petit Plus : Richard Bachman - de son vrai nom Stephen King - instaure une irrésistible gradation du suspense et de l'angoisse.

 

Critique :

C'est à lire !

 

Troisième roman de King a paraître sous le pseudonyme de Richard Bachman, en 1981 (mais il a été écrit en 1974-75, parallèlement à Salem et Blaze), Chantier est une de ses oeuvres les plus atypiques.

 

King, dans un premier temps, le considérait comme un de ses romans les moins aboutis, mais a depuis totalement changé d'avis et le considère comme le meilleur de ses romans de jeunesse, de ses romans bachmaniens.

 

Le roman, qui a été réédité chez "Le Livre de Poche" mais était autrefois disponible chez "J'Ai Lu", est une réussite, mais un livre, aussi et surtout, aussi intense que profondément dépressif.

 

Très sombre, se passant dans la tête (ou presque) de son personnage principal, "Chantier" (Roadwork) est une oeuvre noire, dans laquelle on assiste, impuissant, à la lente et profonde dégradation mentale et sociale d'un homme prêt à tout pour résister face à ce qui ne peut pas reculer : le progrès.

 

Parce qu'il refuse de voir sa maison, repère de tant de souvenirs familiaux, se faire détruire pour laisser la place à l'autoroute, Dawes plonge dans la parano, la violence, la folie lente.

 

Le final est aussi tragique qu'attendu.

 

Ce roman noir et sans espoir, un des meilleurs de l'auteur, pourrait franchement devenir un grand film s'il était, un jour, adapté, mais j'ai bien peur que ça ne se fasse jamais.  

 

"Chantier" est un des romans les moins connus de King, et c'est un de mes grands favoris. Immense, mais franchement sombre !

 

 


 

Titre : Marche ou crève

 

Auteur : Stephen King

Edition : Albin Michel (1989 - 1999) / France Loisirs (1994) / J'ai Lu (1993 - 1998 - 2001) / Livre de Poche (2004) 

 

Résumé :

Mieux que le marathon... La longue marche.

 

Cent concurents au départ, un seul à l'arrivée. Pour les autres, une balle dans la tête.

 

Marche ou crève.

 

Telle est la morale de cette histoire... sur laquelle on mise chaque année deux milliards de dollars.

 

Sur la route, le pire, ce n'est pas la fatigue, la soif ou même le bruit des half-tracks avec l'aboiement des fusils.

 

Le pire reste cette créature sans tête, sans corps et sans esprit qu'il faut affronter : le monstrueux Dieu Foule... convulsé dans un paroxysme de plus en plus violent.

 

Et tandis qu'il marche, les muscles noués, Garraty entend la foule psalmodier son nom...

 

Début d'une abominable réaction en chaîne dont il doit se sortir à tout prix...

 

Pour quelle victoire ?

 

Critique :

Au fil des pages, on ressent toute la douleur, toute la peur ou le désespoir de ces gamins.

 

Des gamins !! Qui acceptent une balle dans la tête.

 

Non mais on est où là ???

 

Ils ont la rage de gagner et une haine pas possible du Commandant et des petits soldats.

 

On a peur pour eux. Mal pour eux. On les imagine galérer, peiner à continuer à avancer malgré une pneumonie, une hémorragie ou même la folie.

 

On voit la foule, complètement folle, acclamer ces jeunes. Tous ces gens ne voient pas que ces gamins souffrent, boitent, sont à 2 minutes de la mort ?

 

Ce livre m'a tuée. J'ai adoré ! Effrayant, palpitant. Wahou !!

 

Et j'avoue, les 3-4 dernières morts m'ont fait énormément de peine :/ J'ai même beaucoup pleuré...

 

 


 

Titre : Dead Zone

 

Auteur : Stephen King

Edition : Livre de Poche (1984 - 1990) / France Loisirs (1994) / JC Lattès (1993)

 

Résumé :

John Smith, comme son nom l'indique, est un type banal. Jusqu'à ce qu'un accident de voiture le plonge dans un coma profond.

 

Quand il revient enfin à lui, il est en apparence le même. Mais il a ramené quelque chose de la zone morte où il gisait pendant tant de mois ; un don de prémonition qui le mettra vite devant un terrible dilemme.

 

Pour préserver le monde d'un mal inéluctable, devra-t-il tuer l'homme en passe de devenir le prochain président des États-Unis ?

 

Dead Zone emprunte autant à Hamlet qu'à la science-fiction de Philip K. Dick avec des interrogations sur la responsabilité individuelle et le devoir d'ingérence face au destin.

 

John Smith a-t-il le droit de modifier l'avenir pour empêcher un fou dangereux d'accéder au pouvoir ?

 

Greg Stillson, candidat à la Maison Blanche, est un fou criminel, grand admirateur d'Hitler et d'autres maniaques de l'extermination. Quand il sera élu, ce sera l'Apocalypse.

Un seul homme le sait : John Smith.

John Smith n'a encore rien dit de ses prémonitions. Pourtant, le candidat à la présidence des États-Unis est un dément. Que fera John Smith pour son pays?

 

Parfois, rétrospectivement, on voit qu'un mal était nécessaire...

 

Petit plus : Dead Zone est un roman remarquablement bien construit qui entraîne le lecteur dans un processus d'identification cauchemardesque.

 

Tout le talent de King !

 

Critique :

 

 

 

 


 

Titre : Cujo
 
Auteur : Stephen King
Édition : Livre de Poche (2006)

Résumé :

"La chaleur tuera cet été ! Ça va être terrible"; avait prédit Evvie Chalmers, la doyenne de Castle Rock. Elle ne se trompait pas : l'été 1980 fut effectivement le plus chaud que Castle Rock eût jamais connu. Ce fut aussi un été sanglant.


En fait, tout commença le matin du 16 juin, lorsque Cujo, un saint-bernard aussi impressionnant que débonnaire, se fit mordre par une chauve-souris. Mais au fond, cela avait peut-être commencé dès le mois de mai, lorsque Tad Trenton avait cru voir un monstre, dans le placard de sa chambre...


Bien sûr, ses parents l'avaient rassuré, il avait fait un cauchemar, les monstres n'existent pas, voyons !


Ils se trompaient : même dans les petites villes paisibles, les monstres guettent, tapis dans l'ombre…

 

Critique :

Cujo... Un roman du King que je n'avais jamais osé lire. Pourquoi ? Parce que c'était un chien qui devenait enragé et qui terrorisait tout le monde.

 

Et moi, je n'avais pas envie de regarder de travers les chiens de la maison.

 

Bien que j'ai aimé ce roman et que, durant quelques temps je risque de faire pipi dans ma culotte au moindre chihuahua qui va grogner dans le sac à main de sa mèmère, j'avais trouvé Simetierre et ÇA plus prenant.

 

Dans ces deux autres romans du King, je m'étais attachée très vite aux personnages alors qu'ici, il m'a fallu un peu plus de temps pour entrer dans leur vie.

 

Le début du roman avait même quelques longueurs je trouve. Les premières lignes m'avaient emballées et ensuite, le soufflé était un peu retombé avec la lecture des morceaux de vie familiale. 

 

Alors, à ma droite, Vic et Brenda Trenton ainsi que Tate, leur gamin de 4 ans et à ma gauche, la famille Chambers, avec Charity "j'aurais pas dû épouser ce con",  son mari alcoolo brutal et bouseux, Joe "le mécano" (et pas Joe le Taxi), Brett, le gamin et Cujo, un gros sein... Saint-Bernard (sans le tonnelet d'alcool).

 

Quelle était la probabilité que ce gros Nanard tout doux se fasse mordre par une chauve-souris enragée ?? Oui, monsieur Bigard... Une chance sur dix millions, merci pour la statistique. Et bien, le couillon sur 10 millions qui se fit mordre, ce fut Cujo. Pas de bol, ce fut le gros chien de 100 kg et pas le caniche grabataire de la mère Michel.

 

C'est assez récurent chez le King de nous offrir un paternel qui tête la bouteille aussi souvent qu'un veau au pis et qui, l'abus d'alcool aidant, se transforme en monstre de brutalité et d'imbécilité. Bien que même sobre, Joe le Mécano est un bouseux puissance 10. Et son gamin l'adore, c'est ça qui est le plus grave.

 

Elle se ratatinait toujours un peu quand il élevait ainsi la voix pour appeler son fils. Brett aimait énormément son père, mais Charity n’avait jamais su exactement ce que Joe éprouvait pour l’enfant. C’était une pensée affreuse, mais qui exprimait néanmoins la vérité.

 

Voilà un petit morceau de l'Amérique que le King nous montre par le petit bout de la lorgnette, tout en préparant le terrain avec notre Cujo qui commence à ressentir les effets de la rage (pas la taxatoire) et à changer de caractère, le ch'ti père.

 

Le suspense prend son temps, il monte crescendo, tout est tendu (ça vous existe, hein !!) et vos muscles se font durs lorsque vous lisez certains passages.

 

Le King est un salaud parce que les moments les plus éprouvants sont entrecoupés, non pas d'une page de pub, mais presque : des passages plus calmes ou parlant de tout autre chose que de la bave dégoulinante des babines retroussées du chien Bernard.

 

Le final est éprouvant, horrible, rempli de tension et mon coeur n'en pouvait plus. J'avais envie de hurler à tous "mais putain, magnez-vous à la ferme des Chambers, nom d'un chien !".

 

Si le début avait été un peu lent, la suite m'a enchanté et j'ai passé un bon moment d'angoisse avec ce roman qui me donne encore des frissons.

 

Prochain roman du King : un percepteur des contributions enragé... Je ne sais pas si vous avez déjà entendu ululer un percepteur dans la nuit ? C'est sinistre ! Inhumain !

 

Ne vous fiez pas à mon air humoristique dans cette critique, je ris pour faire baisser la pression et faire taire le monstre dans le placard. Le King restera toujours le King... lui, il ne chante pas, mais il m'enchante !

 

Cette peur qui vous tient au ventre et vous fait fouiller l’obscurité à la recherche de ce qui va vous sauter dessus.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016), le Challenge "La littérature fait son cinéma - 4ème année" chez Lukea Livre, Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle, (prix British Fantasy du meilleur roman 1982), Ma PAL "Canigou"… C’est du massif ! et « Le Mois Américain » chez Titine.

 

 


 

Titre : Simetierre
 
Auteur : Stephen King
Édition : Le Livre de Poche (2003)

Résumé :

La famille Creed (Louis, médecin, sa femme Rachel, leur fille Ellie, le bébé Gage et leur chat, Church) viennent emménager dans la petite ville de Ludlow, dans une grande maison ancienne.

 

Louis fait la connaissance du vieux Jud Crandall, son voisin d'en face, qui lui montre le quartier et particulièrement un petit cimetière aux animaux avec sa pancarte mal orthographiée créé par les enfants de la ville.

 

Un jour, le chat se fait écraser. Creed décide de l'enterrer avant que les enfants ne découvrent le désastre, et demande de l'aide à Jud.

 

Pendant qu'ils enterrent le chat, le vieil homme lui raconte à demi-mots une légende qui court sur ce cimetière. Puis le chat revient. Vivant. Mais pas tout à fait le même.

 

Et c'est alors qu'un nouveau drame surgit.

 

Petit plus : Simetierre est sans aucun doute le livre le plus terrifiant que King ait jamais écrit, et c'est, dans ce sens, son livre le plus réussi. Parfaitement insupportable, c'est un roman en forme de cauchemar absolu.

 

Critique :

Le King et Sherlock Holmes ont une chose en commun : lorsqu'ils voient la campagne et les petites maisons éloignées les unes des autres, ils ne pensent pas au côté bucolique ou pittoresque de la chose.


Le Maître de l'Épouvante y voit de la matière pour ses romans et le Consulting Detective y voit matière à des meurtres qui peuvent se commettre en toute impunité.


Le King sait aussi qu'il n'y a pas besoin de faire intervenir des monstres velus, poilus, des horreurs sur deux pattes pour épouvanter le lecteur.


Non, un simple chat peut suffire à vous faire dresser les cheveux sur la tête...


Considéré comme le livre le plus terrifiant qu'il aurait écrit, Simetierre est un roman aux personnages attachants, ce qui rendra l'Horreur encore plus noire.


Stephen King est un Maître dans l'agencement de son récit et, à l'aide de petits détails, d'anecdotes, de légendes, de faits banals de la vie de famille, il parvient à distiller une ambiance qui lui est propre.


Le fantastique est présent, jamais de manière trop prégnante, toujours discrètement, mais vu que le diable se cache dans les détails, ce sont eux, ces petites choses insignifiantes, qui donneront toute la dimension au récit.


Éléments pris séparément, on dirait la vie ordinaire d'une famille ordinaire, avec des voisins sympas mais ordinaires...


Mais le King, grâce à ses ingrédients habituels, nous prépare une toile gigantesque, une toile qui prendra forme une fois que toutes les pièces éparpillées du puzzle seront bien rangées.


Le récit se lit tout seul : ça commence comme une rivière tranquille et je me suis laissée bercer par la courant gentillet, mais trompeur.


Lorsque cela commence à bouger et que les remous font danser l'embarcation, il est déjà trop tard. La berge est trop loin et on est trop engagé sur cette rivière que pour espérer faire demi-tour.


Accroché au bastingage, vous priez pour ne pas chavirer avec Louis, le personnage central, vous ramez de toute vos forces pour tenter vous éloignez de ce courant qui commence à devenir furieux. Peine perdue, pauvres fous !


Alors que vous soufflez, parce que votre frêle esquif a fini de danser, telle une coquille de noix sur la rivière sauvage, vous entendez au loin un grondement, celui des rapides qui vous mèneront à une chute vertigineuse.


J'ai terminé cette lecture totalement KO, les 250 dernières pages étant d'une telle intensité dramatique que c'est comme si notre barque percutait un rocher affleurant au milieu de la rivière déchaînée.


Sans jamais sombrer dans le pathos, le King fait monter la douleur, vous donnant envie de hurler avant de vous rendre compte que non, on peut aller encore plus loin dans l'horreur et là, ça vous laisse glacé, sans voix.


Une lecture qui restera gravée dans mon âme, une lecture qui explore notre refus de voir disparaître ceux auxquels on tient le plus; que ce soit nos proches ou tout simplement nos compagnons à quatre pattes de notre enfance.


Jusqu'où pourrait-on aller pour voir revenir ceux que l'on aime ? Et bien, je suis allée voir et j'en suis revenue glacée, terrifiée, horrifiée, la gorge nouée (avec un certain accident) et les yeux noyés de flotte.


Encore un putain d'excellent bouquin du King du Maine !! (à ne pas confondre avec celui de Memphis).


 


 

Titre : Carrie
 
Auteur : Stephen King
Édition : J'ai Lu (2000)

Résumé :

"Dépêche A.P. 27 mai 1979. 23h46. Un sinistre d'une ampleur tragique frappe la ville de Chamberlain, Maine. Des centaines de morts..."

 

Une mère puritaine, obsédée par le diable et le péché ; des camarades de classe dont elle est le souffre-douleur : Carrie est profondément malheureuse, laide, toujours perdante.


Mais à seize ans resurgit en elle le souvenir d'un « don » étrange qui avait marqué fugitivement son enfance : de par sa seule volonté elle pouvait faire se déplacer des objets à distance. Et ce pouvoir réapparaît aujourd'hui, plus impérieux, plus impatient...

 

Une surprise bouleverse soudain la vie de Carrie : lorsqu'elle est invitée au bal de l'école par Tommy Ross, le boy-friend d'une de ses ennemies, n'est-ce pas un piège plus cruel encore que les autres ?

 

 

Titre : Dreamcatcher

 

Auteur : Stephen King

Édition : Le Livre de Poche (2001)

Édition Originale : Dreamcatcher (2001)

Traducteur : William Olivier Desmond

 

Résumé : Quatre amis se retrouvent annuellement pour une partie de chasse dans une forêt du Maine. Elle fut jadis leur terrain d'aventures, en compagnie de Duddits, l'enfant mongolien qu'ils avaient adopté comme un petit frère.

 

Et le théâtre, aussi, d'événements qu'ils se sont efforcés d'oublier.

 

Mais les mystères ressurgissent, sous la forme de présences étranges et menaçantes que l'armée a entrepris de surveiller de près.

 

Au point de vouloir éliminer tous ceux qui ont pu être au contact de la chose...

 

Critique :

♫ Pleased to meet you ♪ Hope you guess my name ♪ But what's puzzling you ♫ Is the nature of my game ♪

 

Vous souvenez-vous Chevauchée des Walkyries de Wagner qui sortait plein-tubes des hauts-parleurs des hélicos dans le film Apocalypse Now ?

 

Repassez-vous cette scène et remplacez Wagner par les Stones avec leur magnifique "Sympathy for the devil" et remplacez les vietnamiens par des petits hommes gris !

 

Oui, des aliens, vous ne rêvez pas.

 

Aliens, qui, au lieu de sortir par votre ventre, comme dans le film, sortiront par votre trou du cul ! Là, j'en vois certain penser que des tas d'hommes politiques et banquiers ont dû sortir par le même chemin...

 

Mais je m'égare ! Alien en version anale, disais-je... Prévoyez les masques à gaz, les pets dans ce roman sont, paraît-il, super puant, genre pet de l'enfer. Multipliez votre plus horrible pet par 100 et vous aurez sans doute un aperçu de ce que furent ceux de certains personnages...

 

Le King a osé, le King a joué avec le feu (dangereux avec les pets) car dans ce roman fantastique, il mélange allégrement du X-Filles, du Alien de Ridley Scott, du Apocalypse Now de Coppola, nous avons même le fameux Kurtz, saupoudre avec du The Thing et de La Guerre des mondes, le tout assaisonné de trucs de survivalistes sans oublier les bons vieux codes du thriller et de l'épouvante.

 

Kurtz est intelligent, Kurtz est courageux, mais Kurtz est aussi le primate le plus barjot de la jungle. Pour dire : il répugne à Brodsky de marcher là où s’est posée l’ombre de Kurtz.

Perlmutter avait lu Au Cœur des ténèbres, avait vu Apocalypse Now et s’était souvent dit que le nom de Kurtz lui allait un peu trop bien. Il aurait parié cent dollars (une grosse somme pour un gars du spectacle aussi intermittent) que le nom du patron était Arthur Holsapple ou Dagwood Elgart, voire même Paddy Maloney. Mais Kurtz ? Peu probable. C’était presque à coup sûr par ostentation, par comédie, comme le colt-45 à crosse de nacre du général Patton.

 

Une fois de plus, nous avons 4 amis qui se connaissent depuis l'enfance et qui sont devenus adultes, des trentenaires. Jonesy, Beaver, Henry et Pete, originaires du Maine, comme par hasard.

 

Le King nous les décrit, nous raconte leurs déboires et leur réunion annuelle dans un chalet en forêt pour chasser. Comme d'habitude, avec lui, on a l'impression d'être avec eux, de faire partie intégrante de leur bande.

 

Le récit ne se présente pas de façon linéaire mais est agrémenté de nombreux flash-back de leur enfance, de leur rencontre avec Duddits, un enfant mongolien, le tout mélangé dans le récit de ce qu'il se passe au chalet, durant leur semaine de congé et de retrouvailles, le tout agrémenté de passages avec d'autres personnages.

 

Effectivement, il y a quelques longueurs... Mais il y a aussi un concentré d'émotions dans leur rencontre avec Duddits à tel point que j'ai dû faire une pause dans mon récit afin de reprendre pied, tellement elle m'avait émue.

 

Ce pavé de 890 pages divisera sans doute les fans du King, il l'a sans doute fait, mais comme ma binômette de LC et moi arrivons après la bataille, je ne fais que supputer et déduire, n'ayant pas suivi les débats de l'époque.

 

Malgré les longueurs, j'ai été happée par le roman, pourtant, le coup des hommes gris aurait dû me faire fuir, moi qui ne suit pas trop pour ce genre littéraire. J'ai apprécié les personnages de la bande de Derry, j'ai vibré et hurlé avec eux, je les ai enjoints de courir plus vite, de fuir, pauvres fous...

 

Le King a un don et une fois de plus, il l'a mit au service de son roman, de ses lecteurs, parce que je ferai partie des gens qui l'ont apprécié car le King ne fait jamais que d'amplifier notre peur de l'Autre, qu'il soit du fin fond de l'espace, de son propre pays (Indiens), du pays voisin (Mexicooooo) ou d'un pays plus lointain.

 

Bon, d'accord, ces visiteurs-ci vous élargissent votre trou du cul de 30cm... ça donne d'excellentes raisons de les dézinguer... En plus, les créatures ressemblent à des Belettes ou à des fouines et c'est des sales bêtes, ça !

 

La chose ressemblait à une belette ou une fouine qui aurait eu les pattes amputées et une queue très longue, ensanglantée, qui faisait l’effet d’un cordon ombilical.

Sur son épaule, telle quelque hideuse mascotte, se tient une sorte de belette sans pattes avec des yeux noirs énormes. Sa queue (mais c’est peut-être un tentacule) s’enroule autour du cou de l’homme.

 

Anybref, le King joue avec nos peurs primales, nous balance de l'épouvante et du sang à la figure, le tout sous le regard de l'armée qui ne dit pas son nom.

 

La vue de citoyens américains enfermés derrière des barbelés, apparemment, ne faisait qu’ajouter à l’inquiétude du troisième cuistot.

— Vous  devez sans  doute plaisanter », dit le gros bonhomme avant d’ajouter, d’un ton presque indulgent : "Nous sommes en Amérique, tout de même".
— Ah bon ? Vous trouvez qu’on observe quelque chose qui ressemble à une procédure légale, vous ?

— Quel coup monté ?
— C’est une magnifique histoire, Owen.  Comme dans tous les bons mensonges, elle intègre de grands pans de vérité.

 

Ce roman, écrit juste après son grave accident, ne fera pas partie de mes préférés, mais j'ai pris plaisir à le lire, même si j'ai survolé des paragraphes ou des chapitres entiers car ça digressait grave.

 

Une fois de plus, le King frappe sous la ceinture de l'Amérique et le fait bien.

 

— [...] Ce ne sera pas la pire mission à laquelle j’aurais participé, on s’est fait huit cents personnes à Haïti en une heure... c’était en 1989, et j’en rêve encore... mais cette fois-ci, c’est pire. Et de beaucoup. Parce que tous ces pauvres diables enfermés dans la grange, l’écurie et le corral... ce sont des Américains. Des types qui roulent en Chevrolet, font leurs courses au Kmart, et ne ratent jamais un épisode d’Urgences. L’idée d’abattre des Américains, de massacrer des Américains... ça me retourne l’estomac. Je ne le ferai que parce qu’il faut le faire si l’on veut régler cette affaire, et parce que n’importe comment la plupart d’entre eux mourraient, et de manière horrible en plus. Pigé ?

 

On l'aimera ou pas, ce roman...

 

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019), Le Challenge "Les Irréguliers de Baker Street" repris par Belette [The Cannibal Lecteur] et sur le forum de Livraddict (N°4 -La Vallée de la Peur - lire un livre du genre "Horreur"), Le Mois Américain chez Titine (Septembre 2018) et Le Challenge "Pavé de l'été 2018" chez Sur Mes Brizées (890 pages).

 


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