5. The seven-per-cent solution : Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express


Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express (The Seven-Per-Cent Solution) est un film américano-britannique de Herbert Ross sorti en 1976.


C'est l'adaptation du roman, paru en 1974, "La solution à sept pour cent" de Nicholas Meyer, qui signe lui-même le scénario.


Meyer est l'auteur de deux autres romans pastiches de l'œuvre d'Arthur Conan Doyle : "L'Horreur du West End" (1976), dans lequel le détective côtoie Oscar Wilde et Bram Stoker, et "Sherlock Holmes et le fantôme de l'Opéra" (1993).


 

Synopsis :


En 1891, Sherlock Holmes est retrouvé par le docteur Watson dans un état de totale prostration causé par l'usage de la cocaïne.


Avec l'aide de Mycroft Holmes, Watson parvient à entraîner Holmes à Vienne afin de lui faire suivre une cure de désintoxication auprès du docteur Sigmund Freud.


Après diverses péripéties, tous les trois seront conduits à prendre l'Orient-Express pour sauver une ancienne patiente de Freud qu'un sultan veut emmener en Turquie.


 

Fiche technique :


  • Titre français : Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express
  • Titre original : The Seven-Per-Cent Solution
  • Réalisation : Herbert Ross
  • Scénario : Nicholas Meyer, d'après son roman La solution à sept pour cent et d'après les personnages créés par Arthur Conan Doyle
  • Musique : John Addison
  • Photographie : Oswald Morris et Alex Thomson (seconde équipe)
  • Distribution : Universal Pictures
  • Pays d'origine : Royaume-Uni et États-Unis
  • Genre : Policier
  • Durée : 113 minutes
  • Format : Couleur Technicolor - 1.85:1 - 35 mm
  • Date de sortie : États-Unis: / France :


 

Distribution

 

  • Alan Arkin (VF : Jacques Ferrière) : Dr Sigmund Freud
  • Robert Duvall (VF : Gabriel Cattand) : Dr John H. Watson / le narrateur
  • Nicol Williamson (VF : Jean Roche) : Sherlock Holmes
  • Vanessa Redgrave : Lola Deveraux
  • Laurence Olivier (VF : Philippe Dumat) : Professeur James Moriarty
  • Régine (VF : elle-même) : Madame
  • Samantha Eggar : Mary Morstan Watson
  • Joel Grey : Lowenstein
  • Charles Gray (VF : William Sabatier) : Mycroft Holmes

 


Alors, avant toute chose, faut en préciser une : le titre est très mal trouvé !! Si en V.O il a tout son sens "The seven-per-cent solution" et aurait dû être traduit par "La solution à 7%". Phrase célèbre que toute personne ayant lu "Le signe des quatre" connait.


Non, eux, en V.F, ils en ont fait "Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express"... Hors, si Holmes va bien poursuivre un train et monter dans celui-ci sans y être invité, il ne s'agit pas du vrai Orient-Express dans lequel Hercule Poirot avait résolu un meurtre !


Il attaque un train privé qui se dirige vers Istanbul, c'est tout...


Ce que j'en ai toujours pensé :

Bon, pas évident de revoir après tant d'années un film que j'avais apprécié en son temps.

 

Allait-il "passer" ou "passer à la trappe" ?

 

Je vous l'avoue de suite, à l'époque où je l'avais vu pour la première fois, j'avais adoré ! Surtout que j'avais lu le roman de Nicholas Meyer (qui lui avait des passages un peu longs mais un final de malade) avant de découvrir ce film.

 

Le postulat de départ n'est pas une nouveauté pour les holmésiens de tout poil : en effet, certains pensent et disent tout haut que Holmes et le professeur Moriarty ne faisaient qu'une seule et même personne et que Holmes s'était inventé sa Némésis.

 

Je n'ai jamais partagé cette idée mais elle vaut la peine d'être étudiée et je l'avais bien aimée dans le roman.


Dans le film, c'est un peu différend : le professeur Moriarty, le Napoléon du Crime, le Mal incarné n'est qu'un pauvre professeur, harcelé par un Holmes en manque de cocaïne.

 

Avec l'âge, j'ai trouvé des tas de défauts au film, dont celui, notamment, de pousser un peu trop le piston de la seringue à cocaïne !


Oui, Holmes prenait une solution à 7% de cocaïne quand il s'ennuyait et qu'il n'avais pas d'affaire, mais ici, ils en font véritablement un drogué en manque qui doit aller se faire soigner dans un centre de désintoxication de suite.

 

Mycroft Holmes, joué par Charles Gray, qui le rejouera pour la série de la Granada.
Mycroft Holmes, joué par Charles Gray, qui le rejouera pour la série de la Granada.


Pourtant, malgré quelques incohérences et des cascades qui auraient plus leur place dans un James Bond que dans un Holmes, le film s'est laissé revoir avec plaisir.


Déjà, le générique ne manque pas d'originalité puisqu'il nous présente les personnages via des dessins de Sidney Paget (le dessinateur anglais de Sherlock Holmes).


Sherlock Holmes (Nicol Williamson) est dans un état critique, il transpire abondamment en racontant à Watson que Moriarty est le Napoléon du Crime. L'appart du 221b est un capharnaüm pas possible et Watson le regarde trembler et casser des tasses de thé sans avoir l'air de trop s'émouvoir.


Une seringue posée sur un écrin de velours bleu est bien visible. Si vous n'aviez pas compris, vous voilà mis au parfum Cocaïne !


Un flash-back avec un petit garçon montant l'escalier, le tout sous des lumières bleues donne un petit air mystérieux au récit de Holmes. Ce flash-back aux tons bleus sera le fil rouge durant tout le film puisqu'il reviendra souvent, sans que l'on sache à quoi fait-il référence.


Nous sommes face à un Watson (Robert Duvall) qui est loin d'être le benêt habituel dans les séries. Dans les récits canoniques, il n'a certes pas l'intelligence de Holmes, mais il est comme le lecteur : pas un imbécile, juste un non-voyant.


Le film le met aux avants-postes puisque c'est lui qui prendra la décision d’amener Holmes jusqu’à Vienne, chez un certain docteur Sigmund Freud, en lui faisant courir derrière le leurre qu'est le professeur Moriaty.


Le Moriarty de la BBC fiche la trouille, mais celui de ce film est un paisible professeur qui en a marre que Holmes lui tourne autour en l'accusant ce qu'il n'est pas. J'aime ce film aussi pour ce fait là : il explore d'autres hypothèses et ça nous change de l'habituel.


En route pour Vienne ! Mais Holmes ne le sait pas encore...
En route pour Vienne ! Mais Holmes ne le sait pas encore...


Nicol Williamson ne sera jamais mon Holmes préféré. De ce côté-là, John Neville (A study in terror) a plus de classe.


Ici, notre Holmes se promène partout revêtu de sa deerstalker et de son grand manteau cape, même en ville ! Hors ces vêtements ne sont portés qu'à la campagne.


Il fumera même la pipe calebasse devant la maison de Moriarty. Anachronisme puisque non existante à cette époque.


À croire que les scénaristes voulaient à tout prix que l'on sache, à coup sûr, que nous étions bien face à Sherlock Holmes, qu'ils l'ont affublés de tout ces accessoires non canoniques, mais qui, au fil du temps, on fixé l'image du détective dans l'imaginaire collectif.


L'acteur qui joue Watson a de la présence, les pieds bien ancrés dans la réalité et de l'envergure. Il est le biographe de Holmes, mais aussi son ami, son garde-fou, celui qui invente avec Mycroft Holmes un plan pour faire soigner Holmes de son addiction.


Mention au frère de Sherlock, Mycroft, qui est le même que celui de la série Granada : Charles Gray (plus jeune).


Toby, chien renifleur très connu, en voyage avec Holmes et Watson.
Toby, chien renifleur très connu, en voyage avec Holmes et Watson.


Si à son arrivée à Vienne, comprenant qu'on s'est joué de lui, Holmes devient bougon, il comprend aussi qu'il est temps de se faire soigner.


La rencontre avec Freud dans son bureau donnera lieu à des déductions.


L'avantage de le regarder en V.O.STFR est que l'on entend bien l'accent germanique sous l'anglais de Freud.


Dans le bureau du docteur Sigmund Freud.
Dans le bureau du docteur Sigmund Freud.


Freud utilisera l'hypnose pour tenter de guérir l'addiction de Holmes à la cocaïne, mais son côté psychologue comprendra aussi que les racines de ce mal sont profondes et que si on ne s'y attaque pas, il replongera.


Le film n'est pas très trépidant dans ces moments là, on assiste à quelques scènes de la vie de famille des Freud et des passages où Holmes est en proie à des cauchemars dû sans doute au manque de drogue.


Beaucoup d'antisémitisme aussi. Freud étant juif, il ne plait pas à tout le monde, surtout qu'il a des idées révolutionnaire et tout le monde n'apprécie pas de s'entendre dire qu'il a voulu coucher avec sa mère...


Holmes en proie à des cauchemars terribles et au manque de cocaïne.
Holmes en proie à des cauchemars terribles et au manque de cocaïne.
"Suivez le pendule et laissez-vous z'hypnotiser"
"Suivez le pendule et laissez-vous z'hypnotiser"


L'enquête qui se greffe dans l'histoire n'est pas mal, elle permet à Holmes de sortir de la routine et de faire travailler son esprit qui rouille quand il n'est pas au travail.


Par contre, la scène dans le manège, avec les chevaux gris présenté en cobra et qui chargent nos amis, ça fait pas vrai du tout ! (La cobra est une épreuve de présentation de juments ibériques attachées ensemble).


Des chevaux qui chargent des hommes comme des taureaux ?? Sans parler qu'à la fin, ils foncent dans une porte de sortie qui semble fort épaisse et bardaf, ils ont font du petit bois d'allumettes ! Pas réaliste du tout.



Un Stradivarius...
Un Stradivarius...


Manque de réalisme aussi dans plusieurs scènes, mais la pire restera la scène de la bagarre au sabre sur le toit d'un wagon, le train étant en marche...


On commence par un combat dans le wagon et on finit au-dessus, parfois même en ne se tenant plus qu'à la barre de côté... Juste digne d'un mauvais James Bond avec Roger Mooore dans le rôle titre.


Oui, le film est truffé de ce genre de scènes irréalistes, mais il se regarde quand même avec plaisir, juste pour passer du bon temps.


La scène finale me fait toujours sourire... Une autre explication de la disparition de Holmes et du fait qu'il ait demandé à Watson d'écrire sa mort le temps qu'il prenne du repos.


Bien entendu, nous avons eu le fin mot de l'histoire du flash-back ! Il me fait toujours froid dans le dos, même si je le connais depuis longtemps.



En conclusion, ceci n'est pas LE film holmésien à noter dans les annales, mais il vaut tout de même la peine pour découvrir un autre éclairage, d'autres hypothèses sur le fameux professeur Moriarty, le Napoléon du Crime dont personne ne connaissait l'existence, hormis Holmes !


Prendre le train, c'est salissant ! Et fatiguant.
Prendre le train, c'est salissant ! Et fatiguant.
Vacances bien méritées pour Holmes !
Vacances bien méritées pour Holmes !

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