11. Mode opératoire, théories, suspects...

1. Mode opératoire ??

 

L'animal a eu assez facile pour s'amuser dans la grande plaine de jeu qu'était Whitechapel...

 

Les crimes eurent lieu pour la plupart dans des lieux publics ou semi-publics, trottoirs ou cours d'immeubles.

 

Pourquoi ? Parce que à l'époque, on ne faisait pas crac-crac avec une prostipute dans un bordel, comme maintenant, avec des belles vitrines. On n'allait pas non plus à l'hôtel Sofitel ou dans les appartements privés. Que nenni, tout ça a un prix que personne n'avait dans ce quartier.

 

Non, eux, ils faisaient ça dehors, au grand air, le vent leur rafraichissant les couilles.

 

À la faveur de la nuit, on tirait son coup vite fait mal fait dans une cour d'immeuble ou dans un passage privé entre deux immeubles, voire même au boût d'une impasse.

 

Une fois terminé, ces messieurs rentraient leur petit machin, les putes redescendaient leur robes, encaissaient l'argent (6 pences, si le mec partait pas en courant, parfois moins, on a pas vraiment un tarif établi) et "merci au revoir au plaisir, mes amitiés à madame votre rombière".

 

Toute les victimes ont été égorgées, vraisemblablement par-derrière (un sodomite ?). Jack ouvrait l'abdomen de la victime, en retirait les viscères (intestins, reins, utérus), pour les disposer ensuite sur le cadavre ou les emporter.

 

La précision avec laquelle les victimes étaient éviscérées et le fait que les meurtres avaient lieu pendant la nuit, dans des lieux non éclairés, indiquent que le tueur avait des connaissances chirurgicales particulièrement avancées.

 

Du moins, c'est ce que certains disent !

 

 

2. Théories loufoques & coupables potentiels, indices oubliés, littérature sur le sujet :

 

2.1 Les Indices passés à la trappe :
Suite au double ice-crime du 30 septembre, la police inspecta les lieux à la recherche d'indices ou de témoins.

 

Vers 3h du matin (j'ai pas vérifié l'heure), un inspecteur nommé Alfred Long découvrit un graffiti inscrit à la craie blanche sur un mur non loin du lieu où Catherine Eddowes avait été assassinée.

 

Le texte, je vous l'avais noté en haut, était : "The Juwes are the men That Will not be Blamed for nothing" (Les juifs ne seront pas blâmés pour rien).

 

Je vous avais expliqué aussi que, afin de ne pas éveiller de mouvements anti-sémites, l’inscription avait immédiatement notée et effacée.

 

Les ripperologues ont cependant relevé une curieuse corrélation entre la mauvaise orthographe du mot Juwes au lieu de Jews (juifs) et le nom de Jubelum, (apprenti d’Hiram) rencontré dans le livre saint des francs-maçons.

 

Il en a été déduit que Jack l’Eventreur était soit franc-maçon, soit proche des francs-maçons… Mais là, je ne me prononce pas !! J'y crois pas, de toute façon !

 

Le foulard rouge... Certains témoins avaient décrit un homme portant un foulard rouge. On a oublié aussi que le foulard pouvait être l'arme du crime pour l'étranglement.

 

 

2.2 Théories et suspects potentiels :

  • Après le meutre d'Annie Chapman, les policiers avaient arrêté un boucher juif du quartier, John Pizer : un morceau de tablier de cuir aurait été retrouvé sur les lieux du crime. Il avait été toutefois établi assez vite que ce morceau de cuir n’avait aucun lien avec le crime. Pizer fut cependant incarcéré pendant deux jours, afin de permettre à la police de le disculper aux yeux de la foule qui voulait le lyncher.
  • Albert Victor, héritier de la couronne d'Angleterre et petit fils de la reine Victoria. Certains ont affirmé que le fils aîné du futur Edouard VII était le tueur. Albert Victor était homosexuel et atteint de la chaude-pisse (syphillis). On le disait fasciné par l'éviscération du gibier durant les parties de chasse et il se serait déchaîne en 1888 sur du gibier humain. Inconvénient ? L'agenda du prince lui fournit un alibi à l'heure de chaque crime.
  • Sir William Gull, le médecin et chirurgien de la reine Victoria (qui avait dans les 70 balais, eu des attaques cardiaques et avait un côté paralysé).
  • Walter Sickert, un peintre et artiste


Ces 3 derniers suspects célèbres ont même fait l'objet de livres et d'adaptations cinématographiques. C'est vous dire leur célébrité !

 

  • Le Docteur Neill Cream, pour avoir déclaré "Je suis Jack l'..." lors de sa pendaison en 1892, fut longtemps considéré comme le suspect numéro un. Il avait empoisonné quatre prostituées dans le sud de Londres. Il n'a jamais su achever sa phrase puisque le bourreau fit sauter le verrou de la trappe, le privant de la parole et de la vie.

Théorie loufoque puisque, après vérification, ce docteur fou purgeait une peine de prison dans l'Illinois, au États-Unis, au moment où l'Éventreur dépeçait dans les ruelles de Whitechapel.

 

  • Le mystérieux James Maybrick se faisait passer pour Jack l'éventreur dans son journal intime. Mais les experts ont pu déterminer que le journal ne datait pas de 1888 mais de 1981 ! En 1995, l'ouvrier Barett qui avait déclaré l'avoir trouvé sous une lame de son plancher confessera être l'auteur de ce faux carnet.
  • "L'hypothèse Pedachenko" sortie en 1923 de l'esprit du journaliste William Le Queux qui désignait le médecin russe, Alexander Pedachenko, comme le tueur de Whitechapel. Ce journaliste, qui avait sans doute fumé la moquette, disait que cet obtétricien était habité par des pulsions homicides (moi, le doute m'habite).

Selon lui, il aurait été envoyé à Londres par la police secrète stariste afin de comettre une série de meurtres dans le but de ridiculiser les policiers de la perfide Albion qui accueillait des opposants russes.

 

  • Francis Tumblety, un Américain... Cet étranger détestait les prostituées, possédait des connaissances médicales et possédait une collection d'organes génitaux féminins (certains collectionnent les timbres ou les papillons...). Il avait le profil, habitait en plein coeur de l'East End et a quitté Londres en décembre 1888.

Arrêté le 19 novembre 1888, Scotland Yard le soupçonnant d'être lié aux meurtres des prostituées, il fut relâché sous caution. Il s'enfuit finalement aux États-Unis ; plusieurs enquêteurs furent lancés à ses trousses, mais Tumblety parvint à disparaître mystérieusement en janvier 1889.

 

Par la suite, on rapporta des assassinats étrangement semblables à ceux de l'éventreur dans le Far West, ainsi que six horribles meutres à Managua. Tumblety mourut à Saint Louis, le 28 mai 1903.

 

Il avait tout du suspect crédible, malgré sa grande taille (1,80m) alors que les rares témoignages de l'époque décrivait un Éventreur comme plus petit, et malgré son âge de 55 ans, âge très élevé pour un tueur en série à "orientation" sexuelle.


Aucun fait avéré ne vient cependant confirmer ou infirmer ces théories. Certains pensent même, aujourd'hui, que la piste de l'expert en anatomie n'est pas la bonne.

 

Cette idée d'un chirurgien comme coupable était due en grande part au témoignage du docteur Bagster Phillips lors de l'enquête qui a suivi l'assassinat de Annie Chapman, nous explique Stéphane Bourgoin dans son "Livre rouge de Jack l'Éventreur".

 

D'après lui, sur cet aspect des meurtres, Phillips est contredit par certains confrères et par divers policiers puisque l'assassin avait été incapable de décapiter Annie Chapman alors qu'il en avait l'intention.

 

De plus, notre Éventreur avait raté son coup en tranchant la vessie, ratant ainsi son coup et l'endommageant.

 

Sachant aussi qu'à cette époque, de nombreuses personnes achetaient leurs bêtes vivantes pour les tuer et les dépecer elles-mêmes, il était donc assez facile d'acquérir une certaine pratique dans le maniement dudit couteau.

 

Comment est-on arrivé à reparler de Francis Tumblety plus de cent ans après (en 1993) ? À cause d'une lettre autographe, datée de 1923 et dûment authentifiée comme étant de la main de John George Littlechild, le chef du département secret de Scotland Yard en 1888. Lettre ressurgie en 1993... et qui a fait reparler de cet homme.

 

  • Melville Macnaghten : puisque dans une lettre du 19/10/1888, l'expéditeur disait que son motif était la haine et le dépit contre les autorités du Yard depuis qu'il avait été renvoyé du même Yard, l'auteur Sophie Herefort l'a suspecté et réuni ses preuves. En tout cas, cet homme n'aimait pas Warren qui l'avait fait venir des Indes en lui promettant un engagement qu'il n'a pas eu le poste... Poste qu'il obtiendra plus tard puisque c'est lui qui classa le dossier sans suite...

 

 

2.3 Littérature :

La littérature s'est bien amusée, tout comme le cinéma, à tenter de résoudre les crimes.

 

Patricia Cornwell dans son livre "Jack l'éventreur, affaire classée" défend la théorie selon laquelle Walter Sickert serait l'auteur de ces cinq meurtres. Ses œuvres de peinture seraient le reflet de ses crimes.

 

L'auteure a dépensé 5.000.000$ pour étayer ses théories qui sont assez mal passées dans le milieu des Ripperologues. Ils lui reprochent, notament, d'avoir cherché les faits pour étayer la théorie.

 

Selon Holmes, on rassemble les faits et ensuite, on établit une théorie, jamais la théorie avant les faits !

 

De plus, Sickert ayant été incinéré, il n'y a plus d'échantillons d'ADN.

 

L'argument de ce livre tourne cependant autour d'un faisceau de coïncidences n'ayant pas force de preuve. Elle démontre certes que Sickert est lié à une ou plusieurs lettres écrites au nom de l'éventreur, mais elle ne parvient pas à fournir la preuve irréfutable de sa culpabilité.

 

Dans son "Livre rouge de Jack l'éventreur", Stéphane Bourgoin tente de décrire objectivement les faits sans chercher à établir l'identité de Jack l'éventreur.

 

Dans "From Hell", une bande dessinée d'Alan Moore, le coupable serait le médecin royal Sir William Gull, chirurgien de la famille royale.

 

Si les motivations de ce praticien demeurent aujourd'hui sujettes à controverses (les prostituées auraient été témoins d'un mariage secret - non prouvé - entre le prince Albert d'Angleterre et une jeune roturière catholique ; Gull aurait alors reçu pour mission de les éliminer afin qu'elles ne puissent exercer de chantage sur la famille royale), sa candidature apparaît d'autant plus vraisemblable que les rapports d'autopsie insistent sur la qualité des éviscérations.

 

Outre le fait que les meurtres furent commis de nuit, dans des lieux obscurs, un chirurgien pouvait avoir assez de connaissances anatomiques pour y procéder. Mais comme j'en parlais plus haut, la théorie du chirurgien à fait long feu ! Hormis en littérature et au cinéma.

 

Pire que tout : dans "L'ultime défi de Sherlock Holmes", l'auteur, Michael Dibdin, donne comme coupable... Non, je ne vous dirai rien, hormis que la solution est du domaine de l'impossible, mais bon, nous sommes dans de la pure fiction et le roman ne se veut pas une étude sur l'affaire de Whitechapel.

 

Dans le rayon des livres qui nous parlent de notre Éventreur préféré, il y a (liste non exhaustive !) :

  • Jack l'éventreur : Tom A. Cullen
  • Mary Jane Kelly - La dernière victime : Didier Chauvet
  • Jack l'éventreur démasqué : Sophie Herfort
  • Le livre rouge de Jack L'éventreur : Stéphane Bourgoin
  • Duel en enfer : Bob Garcia
  • 1888, Jack l'Eventreur et les fantasmes victoriens : Roland Marx
  • Jack l'éventreur, le premier sérial killer : Paul Roland
  • Retour à Whitechapel : Michel Moatti
  • Sherlock Holmes contre Jack l'éventreur : Ellery Queen
  • Les Damnées de Whitechapel : Peter Watson
  • L'affaire des vierges de glace : Sophie Bellocq-Poulonis
  • Le vrai journal de Jack L'Eventreur (d'après les notes du dr. Watson) : Bob Garcia
  • Le retour de Jack l'Eventreur : Christian Jacq (J.B Livingstone)
  • Les nombreuses morts de Jack l’Éventreur : André-François Ruaud
  • Jack l'Eventreur - Le Secret de Mary Jane K. : Philippe R. Welté

 

Plus de romans ICI !

 


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